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Cauchemar rampant du 16 août 2008

16 août 2008

Je le rapporte ici exactement comme je l’ai noté, dans les brumes du sommeil et de l’angoisse qui l’ont suivi. Je n’en change ni la forme ni le contenu, et je ne cherche pas du tout à embellir la langue, à gommer les maladresses dues au sommeil.

Étonnamment, tout du long, l’angoisse a été fort lointaine, jusqu’au climax de fin de chaque partie et surtout de fin de seconde partie.

Le Concert

On — je ne sais plus qui, je sais qu’il y a le visage de // quelque part — me demande de diriger un concert, avec des musiciens professionnels, dans une énorme salle. Au programme, que des concertos pour violon, que je dois diriger en jouant.

Il faut me convaincre mais j’accepte sans y croire.

Sur la scène, les musiciens (8 ou 10) tournent le dos au public. Je lui fais face pour les diriger.

Premier concerto. Ce n’est pas trop mal mais deux violonistes trouvent ça si lamentable qu’ils se lèvent et quittent la salle, fâchés. Ça n’a pas l’air de déranger grand monde, mais je suis envahi de culpabilité.

On reprend, continue avec le Double de Bach, mais j’ai posé mon violon, un peu honteux, dans sa boite sur ma droite — je poursuis en ne faisant que diriger, je me concentre sur ma gestique, que je veux dynamique et claire — mais mes musiciens accélèrent peu à peu et jouent comme des brutes. Ça n’arrange rien. On s’arrête au bout de quelques mesures. Les autres musiciens (dont //) s’en vont. Le concert est annulé. Les spectateurs comment à se lever et à quitter la salle.

Je reste un moment prostré, allongé sur la scène, à contempler la débâcle par dessous un tissu.

Puis, chaussant, mes lunettes, je m’en vais à mon tour, par la salle.

J’ai honte, j’ai peur qu’on me reconnaisse, je prépare mon speech au cas où, disant qu’on m’a forcé à la faire, mais personne ne semble faire attention à moi.

Le Bombardement

Est-ce juste après ? j’ai l’impression de deux rêves distincts, mais je ne suis pas sûr.

Scène 1

Je suis avec B. & P. installé dans un bar/bus (comme un diner états-uniens) installé vers Nation. De larges avenues. On se croirait plutôt vers l’un de ces bois parisiens qui n’ont de bois que le nom, avec des allées en terre, des arbres rares et bien alignés.

À la table à côté, devant moi, George Clooney, avec des amis à lui. Il me ressemble (forcément). Habillé en bleu, comme des vêtements de sport informes.

Scène 2

Jeu de tables et de chaises, on se lève on se rassoie. Des amis de B.— un garçon une fille, je sais pas s’ils sont ensemble —, que je ne connais pas, arrivent s’installent. Le fille est un peu bête : je dois lui expliquer comment mettre sa chaise en bout de table pour que nous puissions être assis tous les cinq à la même table.

Scène 3

J’écoute la conversation de George Clooney. C’est à propos d’un tirage d’argent par Carte Bancaire dans un distributeur automatique de billet. J’entends "La Poste", puis l’un des types à sa table, un type à l’allure de consultant court et replet (face ronde, cheveux courts, costume droit et sombre), explique à George Clooney qu’il existe un moyen de tirer de l’argent à un endroit et de faire en sorte que le retrait apparaisse comme s’il avait eu lieu ailleurs (liste des noms fantaisistes, de ville et d’état américain, j’entends North Carolina un moment, pas sûr).

George Clooney se serait-il fait voler sa CB ? Ou ne veut-il pas qu’on sache où il tire de l’argent ?

Scène 4

Soudain, le bar se vide. Plus personne. Que B. et moi.

On sort voir ce qu’il se passe. Au loin sur l’horizon, je vois des colonnes de nuages qui montent en oblique (vers la droite), comme des incendies. Tout est silencieux.

Je tourne la tête : de l’autre côté aussi, des colonnes de fumées d’incendie (qui vont aussi vers la droite, avec le même angle par rapport à l’horizon, bizarre, le vent est bizarre) et, en plus, une escadrille d’hélicoptère, j’en vois des dizaines alignés, avançant comme au défilé par ligne de 6 ou 8.

Je crois d’abord à des hélicoptères de la sécurité civile, pour contenir les incendies dont on pense, B. et moi, qu’ils se sont déclarés en banlieue.

Puis je remarque que tout le monde, y compris George Clooney, est sous les arbres au bord de l’avenue (cette large avenue, les immeubles sont loin), tous couchés à terre sur une espèce de talus. En fait, ça ressemble de plus en plus à ces bois parisiens, avec ces allées droites et propres qui font que ça n’a rien d’un vrai bois.

Je m’approche d’eux pour leur demander ce qui ne va pas, ils me crient "Bombardement aérien !" Et juste à ce moment là, une rocket, comme une énorme fusée, tombe derrière moi — explose-t-elle ? —, détruisant le diner et je vois aussi le corps de B. projeté en l’air.

L’incompréhension est totale. Comment cela peut-il être la guerre ? Avec qui ? Impossible. Pourquoi ? Et moi qui croyais que ça ne m’arriverait jamais, j’avais tort, ça m’est tombé dessus avant même de pouvoir dire ouf.

Je regarde George Clooney, recroquevillé en position fœtale. Je regarde les autres, presque pareil à lui. De la peur, mais pas de vraie panique.

Soudain la pluie de bombes à nouveau. Je la vois arriver. Elles arrivent en oblique, de la gauche.

Un obus énorme et trapus d’abord, qui s’enfonce dans la terre meuble sans exploser. Et ainsi du reste. Presqu’aucune bombe n’explose à l’impact. L’une d’elle, longue et lisse, s’enfonce pas très loin de moi, toute entière, puis rejaillit quelques mètres plus loin sur ma droite pour continuer sa course, vers le ciel cette fois. Puis quelques ricochets.

D’autres rebondissent tout bonnement.

Quelques autres encore, qui ressemblent à de fines petites bouteilles de gaz (doivent faire 30 cm de haut quand même, mais seulement 5-10 de diamètre), prennent feu dans l’allée à côté, brûlant quelques personnes, dont une jeune fille sans attrait. Mais la plupart des gens présents dans la scène sont indemnes.

Et toujours l’incompréhension règne.

Je me réveille angoissé, le souffle court.



Dernier ajout : 28 mars. | SPIP

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