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Fictions

Dernier ajout : 7 septembre 2022.

Ébauches et idées


| Un texte au hasard |

  • Gare III

    13 juillet 2009

    À ma gauche, un grand type râblé, à la figure carrée, les cheveux courts un peu versaillais strict, vêtu sportif — randonneur (étrange en cette contrée du nord on ne peut plus plate). Un bermuda blanc donne un peu d’ombre à des mollets conséquents, campés dans des chaussettes et tennis (oui, tennis, pas basket, tennis, comme on en faisait) blanches. Au-dessus un pull à petites mailles orné, ce qui me frappe alors qu’il me scrute d’un regard que je ne saurais qualifier — mi-indifférent, (...)

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  • Gare II

    12 juillet 2009

    Hasard, ou choix délibéré ?
    Ils sont côte à côte, pourraient être mari et femme — lui, petit dégarni, fixe de ses minuscules yeux de fouine, inquiets et jaloux, les hommes alentours qui pourraient lui convoiter son bien, me foudroie de ce regard à la fois enfantin et primaire —, attendent sagement l’annonce de leur train (ce sera le même que le mien, ils descendront à la même gare que moi, et son petit manège reprendra, plus mesquin et méfiant encore, biaiseux, alors qu’elle (...)

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  • Gare

    11 juillet 2009

    L’angoisse que dégage son attente aurait enduit n’importe qui d’erreurs. Nervosité des cent pas, impossibilité de rester en place — même quand elle a enfin trouvé un lieu plus confortable où poser son impatience —, elle se hausse sur la pointe des pieds, dans l’espoir d’apercevoir la première le petit nez du train au bout du quai, lumineux, loin, là bas. Ses yeux sautent de place en place, frénétiques, comme une puce sauteuse. Elle se tord les pieds, fait reposer tout son poids sur (...)

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  • « With a limp »

    16 juin 2009

    Personne ne sait ce qui s’est passé, comment c’est arrivé, ni pourquoi. Un jour, tout le monde s’était mis à boiter. Comme ça, du jour au lendemain, de droite ou de gauche sans distinction, on s’était levé un matin et, sans effort ni douleur, on boitait, comme si on avait fait ça toute notre vie. Au bout de quelques semaines, toutefois, plus personne ne s’en étonnait, on acceptait ça comme une nouvelle normalité, c’est tout — un tour de plus que la vie (...)

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  • J&C (suite)

    11 juin 2009

    Suite.
    Il ne s’est jamais réellement posé la question de quand ou comment ça arriverait. (Comme tout le monde aujourd’hui,) il est tellement persuadé que ça n’arrivera justement jamais, qu’il ne parviendra pas à surmonter sa peur, cette timidité exquise qu’il éprouve auprès d’elle (femme accomplie et décidée — sait ce qu’elle veut et hésite peu pour l’obtenir), cette fidélité aussi, cette amitié absolue qu’il éprouve pour ce maître tout aussi absolu qui a bien voulu le prendre (lui, qui (...)

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  • Le soupir

    15 mai 2009

    Est-ce bien elle qui a soupiré ? Je n’en suis pas certain — j’étais avec lui, dans le couloir, j’essayais de lire dans ses yeux ses intentions, ses hésitations, reconnaître cette mélodie qui rengaine, enchaîne et embourbe son esprit avant que sa main ne se pose sur le bouton de cuivre de la porte.
    D’entre les pages manuscrites couvertes de portées de notes fines et nerveuses, un feuillet léger comme du papier bible s’est échappé entre ses doigts. Ce (...)

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  • Délation

    13 mai 2009

    — J’les ai vus ! J’les ai vus ! J’t’assure, maman.
    — Quoi, qu’as-tu vu, mon chéri ?
    — Mais j’les ai vus, y s’embrassaient, sur la bouche, même.
    — Mais qui ? Qui as-tu vu ?
    — Juju, j’l’ai vue, elle embrassait un garçon, même que c’était un Montaigu.
    — C’est pas beau de dénoncer, vraiment, mon chéri. Mais je vais quand même aller en toucher deux mots à ton (...)

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Dernier ajout : 28 mars. | SPIP

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