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Why not ?

29 avril 2009

Why not, after all ? Girl meets boy, boy meets girl, and so it begins.

Toute une histoire. Toujours neuve. Toujours identique. Toujours vécue dans l’instant et pourtant toujours déjà vécue. La peur, l’appréhension, l’excitation, l’enthousiasme — ne fait-on que mimer ? Parce qu’on est supposé parce c’est ce qui se fait, parce c’est ce qu’on a lu, et qu’on aimerait bien que — ah ! méchante Emma, tu nous as tous perdus — et puis qu’on pense mériter — cette fois c’est moi, cémoalérocémoalepreumscémoakisuiladevanvoudanlaruékiembrassaplènebouche. C’est moi.

Et tant pis pour toi qui regardes : après l’heure c’est plus l’heure. Et puis cesse de sourire ainsi bêtement, comme si tu savais, comme si t’étais blasé, comme si tu en savais plus que nous, tu sais très bien qu’en fait tu préférerais tant être à ma place.

Aller, va, répond l’autre, je laisse. Je te laisse croire.

Oui, s’il te plait (ah ! ses yeux ronds, pleins d’enfance et de prières de pitié), laisse moi croire que je l’écris, ou au moins que je la réécris. Laisse moi croire que jamais personne avant moi n’a eu son coeur ainsi à la merci d’un regard comme le sien. Laisse moi croire que, ces mains, ce sont les premières qu’on serre sur son coeur, laisse moi croire que même ceux des livres, même Juju, même Emma, même Ariane, laisse moi croire que même ceux des livres n’ont pas vraiment su, qu’ils ne sentaient ce que je sens, avec cette intensité, cette lumière, cette extase. Laisse moi croire.

Si tu veux, je détourne les yeux, je te laisse croire, je ne montrerai mon sourire qu’aux autres, ou à moi-même, et plus à toi. Je te laisse croire, je ne te préviens pas.

Oui, laisse moi croire, mais aide moi, aussi. Aide moi à passer ce cap, celui-là, de l’attente, de l’expectative, de l’incertain, du flou, aide moi s’il te plait (ah ! ses yeux ronds, pleins de prières où affleurent deux trois larmes timides).

Et puis quoi encore ? Débrouille toi ! Tu veux écrire seul, écris seul ton histoire éternelle, ta romance intemporelle. Si tu y arrives encore aujourd’hui, je te donnerai...

Tu me donneras ?

Rien, on n’a plus rien à donner. Même pour pareil exploit.



Dernier ajout : 20 mars. | SPIP

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