Vus :
des yeux clos, une naissance, un gâteau posthume, un sac lourd qui sombre dans les eaux sablonneuses de la Gironde naissance (et vice versa), un soleil qui se couche au sud-ouest, l’ombre d’un théorbe, un quartier d’hôpital qui garde la trace de son aseptisation, des collines aplaties, aplanies, rapetassées, ravalées, ridiculisées, un métro aérien qui pénètre sans grâce l’espace d’une place dans l’épiderme bitumée de la terre, à la manière d’une épingle plongeant dans un tissu, une (…)
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La pluie et le beau temps
Exercice quotidien d’écriture. Décrire en termes littéraires et donc non spécifiquement scientifiques, la météo tous les matins (avec le café) et le soir (avant de se coucher). Y compris dans les villes visitées. Se concentrer sur les manières de décrire, nuances, sensations, rapports à l’humeur, etc.
On rédige et on met en ligne, sans se poser de question. Si on relit, ce n’est qu’en survolant...
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Paris — 7 mars 2010 — 20 h
7 mars 2010, par Jérémie Szpirglas -
Paris — 1er février 2010 — 23h45
1er février 2010, par Jérémie SzpirglasTempête, ça craque, crâne
(agitation, rafales, embruns) (ça brûle, ça gèle, ça se fissure) (vanité, vide, sauceblanche)
Dépression, implosion, rides
(dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, sisisi, je vous assure) (ah bah ça, forcément, si ça dépresse, ça va pas tenir longtemps) (ben oui, pourquoi pas ?)
Trouée nuageuse, œil du cyclone, jambes lourdes
(no comment) (œil du cyclope, personne dehors, un troupeau de mouton paisse, impair et passe) (a marché, a beaucoup (…) -
Paris — 11 janvier 2010 — 18h38
11 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasLe froid intense installé depuis peu — erratiquement accompagné de quelques ciels plus lourds que d’autres — éclaircit la tiédeur de nos perceptions.
Il y a dans ma vie un bourdonnement incessant qui ne se calme qu’en d’exceptionnels moments — nuit avancée, silence du sommeil des autres, tranquillité forcée de la ville.
Bourdonnement sonore, naturellement, lumineux aussi — si rare est l’obscurité complète dans la ville contemporaine, gâtée d’éclairage public de jaune sale, de phares (…) -
Paris — 8 juin 2009 — 5 h 30
9 juin 2009, par Jérémie SzpirglasLa terre lève le soleil, ça a l’air facile, comme si elle le faisait tous les jours. Et pourtant, ce n’est pas rien.
Dans le bleu pâle qui s’annonce, le moindre immeuble — la carcasse vide et décharnée d’un chantier — prend des airs de noblesse et d’éternité — nul besoin d’allure pour avoir la fierté.
Les lumières jaunes et blanches sont éteintes, les fenêtres sont encore neutres.
Il est un moment, dans ce demi-jour, dans cette aube précoce, quelques minutes à peine, où la ville (…) -
Paris — 12 mai 2009 — 3 h 54’ 54’’
12 mai 2009, par Jérémie SzpirglasOn parle bien souvent — et moi le premier — de la grisaille parisienne et de la pluie qui l’accompagne fréquemment — "It’s very important. On your first day in Paris, you have to order yourself a thin rain and go for a walk... but no umbrella, never carry an umbrella in Paris" —, la pluie est toutefois bien rare. La vraie pluie, de celles qui tombent à grosses gouttes, de celles qui battent de grains en grains au large des côtes bretonnes, de cette vraie pluie qui mouille et dégouline.
Il (…) -
Paris — 11 avril 2009 — 2 h 20
11 avril 2009, par Jérémie SzpirglasQu’importe après tout, qu’un mot ne soit qu’un mot, qu’une phrase ne soit qu’une phrase, et que rien ne nous soit révélé.
Ce ne sont que des mots en l’air, même quand ils sont écrits, dans la lourdeur du papier, ou l’irréalité des 0 et des 1 (sont-ce encore des 0 et des 1 quand ils sont si nombreux ?). Ils n’engagent à rien, justifient ou motivent tout.
Alors pourquoi me les arracher ainsi, pourquoi cette envie de les vomir, pourquoi cet engourdissement de ma langue lorsqu’ils remontent, (…) -
Paris — Nuit du 3 au 4 février 2009 — vers 4 h 25 et 19 secondes
4 février 2009, par Jérémie SzpirglasLe temps est au silence jaunâtre. On avance peu à peu — on ne le remarque qu’aux rares coups d’oeil lancés vers un quelconque pendule indifférente. La fatigue ne dit plus rien, le froid non plus — on avance seconde par seconde, sans paupière et sans soif. La solitude n’a plus cours par ce temps — n’a plus de sens dans cette fausse pénombre qui se cherche un autre nom. On regarde les choses vieillir, on constate la patine du temps, plus lisse sous les doigts, on ne sent plus le reste — ni les (…)
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Aix-les-Bains — 4 octobre 2008 — Tombée de la nuit
5 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasLa nuit tombe tôt ici — nous sommes bien à l’est, et entourés de montagnes. Le ciel est à présent intégralement lavé — par la pluie, par le vent, que sais-je —, il est immaculé, avec quelque part au sud un croissant sans grâce de lune. Au couchant, de l’autre côté du lac, la crête se dessine, se cisèle avec une précision d’ombre chinoise (au couteau) sur le bleu nuit délavé (délacé) pastel du ciel. On pourrait presque, à quelques kilomètres de distance, distinguer chaque branche d’arbre, (…)
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Aix-les-Bains — 4 octobre 2008 — matin
4 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasAix-les-Bains — Balzac — Peau de Chagrin — la fin — le lac — premiers émois littéraires sexuels — je ne l’ai pas sous la main donc aucune certitude — Pas de tentation ici — Première fois que je lis « débile » — les ruines du systèmes thermal (casino, grands hôtels n’ayant gardé que le nom, suites divisées en chambres) — automne contrasté et froid
Dès qu’on m’a dit Aix-les-Bains, j’ai pensé Balzac. Comme un réflexe, réaction immédiate au stimuli.
Balzac et La Peau de Chagrin. Je n’ai pas (…) -
Strasbourg — 24 septembre 2008 — 8 h
24 septembre 2008, par Jérémie SzpirglasC’est sans doute la seule chose que j’aie jamais aimée à la rentrée et pendant les quelques semaines qui suivaient.
Sortir de chez soi et découvrir, en descendant vers l’école collège lycée, qu’on a affaire à l’une de ces belles journées, rémanence ou persistance de l’été. La lumière la douceur la caresse du soleil qui n’a plus rien de menaçant comme il a pu l’être, même à la fin des vacances, font qu’on ne regrette pas (trop) de s’être levé si tôt.
Et puis c’est le début, on ne connaît (…)