Surprise pascale ! Hier soir, notre aîné a manifestement décidé que ce serait une bonne idée de mettre son réveil. Oui. Parfaitement. Mettre son réveil. Pour le lundi de Pâques, en pleines vacances scolaires, et en période de confinement. Bien heureusement, il ne l’avait mis qu’à 8h10 — ce qui a laissé largement de temps à sa petite sœur et à son petit frère de nous réveiller avant. Magie de la période, contrairement à ce qui se passe habituellement lorsque son réveil sonne (c’est-à-dire (…)
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Lundi 13 avril
13 avril 2020, par Jérémie Szpirglas -
Dimanche 12 avril
12 avril 2020, par Jérémie SzpirglasLa vie continue. Et, comme chaque année depuis les deux ans de mon aîné, ce week-end, c’est chasse aux œufs. Activité toute trouvée. On y a pensé tout seuls, promis ! Même pas besoin des envois des institutrices, ni même des listes d’activités que TOUS les organismes et entreprises, à but lucratif ou non, nous envoient quotidiennement : associations, centres d’animation, théâtres, enseignes de vêtements pour enfants, magasins de jouets, newsletters culturelles… Je suis à peu près persuadé (…)
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Samedi 11 avril
11 avril 2020, par Jérémie SzpirglasEn temps normal, les services de livraison de course — surtout pour les magasins bio — sont pour le moins aléatoires. Le principal problème, ce sont bien sûr les délais de livraison — surtout à Paris où un créneau 14h-16h se transforme lentement en livraison à 21h55. Et puis il y a les substitutions hasardeuses (tiens, un yaourt rhubarbe au lait de brebis !), les quantités qui laissent à désirer, les dates limites dépassées (tiens, une viande à manger avant avant-hier — sympa !), les œufs (…)
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Vendredi 10 avril
10 avril 2020, par Jérémie SzpirglasDifficile de ne pas sombrer dans le nombrilisme, dans ce genre d’exercice. Certains, pourtant, s’en sont sortis avec brio — Kafka, par exemple, qui transsubstantie véritablement son nombrilisme et son quotidien à chaque ligne de ses journaux. N’est pas Kafka qui veut — et heureusement ! On n’a pas non plus besoin de 36 Métamorphoses. Les météorologues aussi, s’en sortent pas mal, je trouve. Et je suis assez d’accord avec François Morel célébrant cette formidable aède qu’est Marie-Pierre (…)
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Jeudi 9 avril
9 avril 2020, par Jérémie SzpirglasHier soir, pendant le dîner, mon fils aîné m’a interrogé. « Qu’est-ce que Pâques ? Qu’est-ce qu’on fête ? » Il ne parlait pas de chocolat : ça, il connaît, il comprend. Non, il parlait de Pessah, que l’on venait d’évoquer avec sa mère. En un instant, je me suis trouvé dans le rôle du patriarche de cette pièce millénaire que l’on joue chaque année au cours du seder : celui qui, interrogé par son benjamin curieux, raconte la sortie d’Égypte. Alors je lui ai parlé de tout ou presque : des (…)
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Mercredi 8 avril
8 avril 2020, par Jérémie SzpirglasVoilà trois semaines que nous sommes dans cette situation absurde et on pourrait presque croire qu’on s’y est fait ! Comme si c’était on ne peut plus naturel, ou presque — en fait non, pas vraiment, mais qui l’eut cru, même il y a deux mois, quand nous avons appris que des régions entières de Chine étaient ainsi mises à l’arrêt ? Comme quoi, l’esprit humain est capable de s’habituer aux circonstances les plus aberrantes.
Et pourtant, l’incompréhension demeure. Incompréhension : c’était le (…) -
Mardi 7 avril
7 avril 2020, par Jérémie Szpirglas— Vivant ?
-- À peine, ai-je envie de répondre.
Certes, je me suis déjà senti bien plus mal. Je me souviens par exemple de ma mononucléose, chopée un 14 février 2007. Quelle horreur ça a été ! Ou de ma luxation de l’épaule — j’en ai vraiment bavé. Mais être malade dans ces circonstances de pandémie, c’est assez spécial.
Ça faisait longtemps que mes parents ne s’étaient pas enquis de ma santé de manière aussi inquiète. Je retrouve chez, l’espace d’un instant, les tendances à l’hypocondrie (…) -
Lundi 6 avril
6 avril 2020, par Jérémie SzpirglasSortie de sieste. Sieste nécessaire. Absolument. Impérieusement. Dommage que « l’impérieux » ait aujourd’hui des résonances si confinées, parce que ce mot n’est pas dénué pour moi d’un certain charme. Donc sieste impérieusement nécessaire. Ou sieste impérieuse. Je suis au fameux J+8. Celui où le système immunitaire passe la surmultiplié. Pour certains (comme pour ma compagne), cela signifie un aggravement de tous les symptômes. Pour moi, j’ai l’impression que les symptômes certes reviennent, (…)
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Dimanche 5 avril
5 avril 2020, par Jérémie SzpirglasOn échange les rôles. Pour une fois, c’est moi qui suis à plat. Pas totalement. Mais quand même plus qu’elle. Elle a le sourire. Elle a bien dormi. Elle me raconte avoir fait d’agréables rêves pour la première fois depuis bien longtemps. Moi : sommeil de plomb. Réveil un peu plombé également. Et bras et jambes lestés au lever. Réflexes émoussés. Difficile de rattraper un énergumène au vol pour lui enfiler une chaussette ou débarbouiller les traces de chocolat qui soulignent les contours de (…)
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Samedi 4 avril
4 avril 2020, par Jérémie SzpirglasDepuis hier, nous sommes entrés dans la zone dangereuse de la maladie. Le triangle des Bermudes. Le moment où la probabilité pour que tout bascule pour le pire est à son plus haut. Alors je surveille. J’ai la chance que, pour l’instant du moins, les symptômes soient pour moi moins forts que pour elle : à moi donc de m’occuper des enfants, de l’organisation de la journée, et de toutes les tâches ménagères — celles qui m’incombent habituellement et celles qui relèvent généralement des (…)