Nos aïeux se livraient chaque année, à peu près à cette période, au grand ménage de printemps. Je me souviens d’ailleurs du jour où, à l’école primaire, ma maîtresse nous avait appris de quoi il retournait. Je ne sais pourquoi, le concept même m’avait fait grande impression. L’idée de tout vider, de tout briquer, puis de refaire une maison, comme « à neuf », que l’on pouvait à sa guise réorganiser, réinventer (même si, avouons-le, ça ne devait pas être souvent le cas : le poids des (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
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Mercredi 22 avril
22 avril 2020, par Jérémie Szpirglas -
Mardi 21 avril, 14h39
21 avril 2020, par Jérémie SzpirglasThe Unanswered Question.
De Charles Ives.
Depuis ce matin, je l’écoute en boucle. C’est d’une beauté.
Et puis tout est dans le titre. Quel meilleur titre, quelle œuvre plus adaptée, à ce que nous vivons en ce moment ?
En l’écoutant, on se demande : est-ce le début de quelque chose ? Ou sa fin ? Il y a autant de crépuscule que d’aube ici. Avec cette trompette solitaire qui semble s’adresser aux étoiles. Et les étranges irruptions de bois, comme incongrues — dans lesquelles je vois, à (…) -
Mardi 21 avril
21 avril 2020, par Jérémie SzpirglasEn réalité, ces pages (virtuelles) portent bien mal leur nom. Ce n’est nullement un journal, même si cela relève de l’exercice du diariste. Tout simplement parce que, dans son esprit du moins, le journal est avant tout intime. Et qui dit intime dit qu’il ne s’adresse pas aux autres. Du moins pas d’emblée. Pas dès l’écriture. La grande majorité des journaux intimes, au reste, n’aura de lecteur que leur auteur. À la limite un intime de son auteur. Ou, peut-être, un œil indiscret, un curieux (…)
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Lundi 20 avril
20 avril 2020, par Jérémie SzpirglasUne fois n’est pas coutume, je vais laisser ici s’exprimer l’angoisse qui m’a tenu éveillé une bonne partie de la nuit. Elle concerne le monde d’après. Et la bêtise de mes contemporains. Comme souvent, notre avenir dépendra de l’issue d’une bataille assez simplement résumée — bien qu’extrêmement complexe dans ses mécanismes et ses ressorts — : celle du bien et du mal. De la bienveillance et de la malveillance. De la réflexion et de la bêtise. Certes, je m’aperçois bien de l’ironie ah si (…)
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Dimanche 19 avril
19 avril 2020, par Jérémie SzpirglasDepuis une petite semaine, quelque chose comme un parfum de normalité est venu déranger l’anormal qu’est le confinement. Notre voisine du dessous, qui a été trois semaines durant alitée pour cause d’un certain virus Ah bon ? Un virus ? Y en a beaucoup par ici ?, a repris son travail quotidien du piano. Et même si ce travail peut présenter, à mes oreilles en tout cas, quelques contrariétés (tout voisin d’un pianiste amateur pourra comprendre : mêmes morceaux joués en boucle, sans réel (…)
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Samedi 18 avril
18 avril 2020, par Jérémie SzpirglasJe ne sais pourquoi (ah bon ?), mon aîné, qui est en CP, passe beaucoup de temps à lire ces temps-ci… Ce n’est pas pour me déplaire — ce que je lui dis : je suis très heureux de constater qu’il aime lire, d’autant plus en tant qu’écrivain : cela me rassure quant à la pérennité de mon job. Il me répond que, pourtant, ce n’est pas lui qui me fera vivre : a priori, je lui offrirai les livres que j’écris, il ne les achètera pas. Pas faux. Il est rusé, le malin. Depuis quelques jours, il apprécie (…)
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Vendredi 17 avril
17 avril 2020, par Jérémie SzpirglasPourquoi Bach me surprend-il toujours ? Pourquoi, alors que cette musique a bercé mes premiers mois, mes premières années, alors que je l’écoute et la travaille inlassablement depuis si longtemps, continue-t-elle à me surprendre ? Prenez le moindre petit Prélude du Clavier bien tempéré, le moindre Adagio des Sonates et Partitas : j’ai le sentiment de les connaître par cœur — et il y a bien eu un moment où je les ai connus/joués par cœur —, et pourtant. Me voilà qui les remets sur les (…)
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Jeudi 16 avril
16 avril 2020, par Jérémie SzpirglasJe fais suite ici à la dernière chronique Sine Die de notre cher Éric Chevillard, mais aussi à un reportage un brin mélodramatique entendu ce matin à propos du désarroi des coiffeurs (ce qui fait du reste immanquablement penser au sketch de Pierre Desproges)… Cela pour faire remarquer que, bien que de quinze ans le cadet de Chevillard (mais tout aussi mâle, blanc et hétérosexuel, donc haïssable et abusif que lui), j’étais il y a quelques jours encore victime de la même affliction que lui : (…)
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Mercredi 15 avril
15 avril 2020, par Jérémie SzpirglasMercredi, jour des enfants… Ça me fait bien rigoler, tiens. Ces temps-ci, tous les jours sont le jour des enfants. On dit souvent combien l’amour et le désir sont au moins autant une affaire de distance, d’inatteignable, que de fusion et d’accessible, d’efforts au quotidien. Je ne sais ce qu’il en est réellement — j’imagine qu’à chaque relation amoureuse correspond un équilibre délicat et singulier entre ces divers ingrédients. Mais il en va sans doute de même de l’amour filial et de (…)
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Mardi 14 avril
14 avril 2020, par Jérémie SzpirglasAlors voilà : encore un mois à tirer. Étrange comme le cerveau humain fonctionne… A priori, et sans rien préjuger de la suite, nous sommes à mi-chemin de ce confinement forcé. Et, alors, que, lors de la première annonce, deux semaines nous paraissaient une éternité (et plus encore six semaines, qu’on nous laissait entrevoir), nous sommes presque soulagés à l’idée qu’il nous en resterait encore quatre. Et encore, si tout va bien. Et si le progressif annoncé du déconfinement ne nous réserve (…)