S’y remettre.
Fermer les yeux. Se laisser aller.
Le kaléidoscope de couleurs du noir lumineux derrière la paupière. Dépasser cela également. Aller au-delà. Au-delà du soulagement de cette paupière chaude sur l’œil humide.
Tenter de retrouver le mot qui s’échappe. Ou plutôt non. Ne pas le poursuivre. Le laisser aller au contraire. En trouver d’autres. Ceux qui viennent, ceux qui ne fuient pas.
Pour l’instant du moins.
Baisser la barrière, baisser la barre. Ne pas se laisser intimider, (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
-
S’y remettre
26 juin 2014, par Jérémie Szpirglas -
Ô Solitude !
25 janvier 2013, par Jérémie SzpirglasSolitude,
Solitude, mère de l’écoute et de l’éveil.
Solitude, tu ne fais pas avancer le schmiliblick.
Solitude, tu n’arrives à rien qu’à toi-même.
Je me souviens du temps où tu me terrifias. Ou c’était l’égarement absolu, le déchirement dans ton appréhension. Je me souviens de la peur, de l’angoisse extrême, de cette douleur essentielle qui me broyait, et qui m’a souvente fois mené à.
Je me souviens du temps où tu me privais de sommeil, me plongeait dans de longues nuits d’insomnie (…) -
Procrastination
25 janvier 2013, par Jérémie SzpirglasBref, tu n’as que trop tardé. Et, quoi qu’il sorte, que ça sorte, que ça s’éloigne, se mue, se retravaille, se façonne, se ponce, se lime. Dans le détail. Il faut du gros œuvre, une matière, argile un peu trop sèche et âpre sous les doigts, tu n’y pourras rien. Il faudra bien que ça sorte après tout.
Tu as peur de l’étron, je le vois, je le sens, du vomi, de la logorrhée. Mais ne vaut-il pas mieux ça que ce blanc ? Ce faux-semblant ?
Tu le sais, toi, tu le sais que tu procrastines, que (…) -
Vus (croisés en venant du métro)
25 septembre 2012, par Jérémie SzpirglasUne quatre-aile, un minibus de touristes, un taxi qui s’arrête tout enwarningué, quelques smarts perdues dans la grande ville, un mec qui s’la joue, une enseigne box à vendre à louer, un couple grisonnant et bas sur pattes, une rue vide mais point silencieuse (on entend la circulation qui passe à un bout, et quelques éclats de voix à l’autre bout), et l’autre qui me presse.
Un futur Ehpad (il en faut, au moins autant que des écoles), un hôtel 4 étoiles (il en faut, moins que des écoles), (…) -
(...)
10 août 2012, par Jérémie Szpirglas(…)
Tu vois, c’est comme quand tu sors de l’avion. Comme au moment où tu quittes ton siège après un long voyage en avion. Tu ne sens plus beaucoup tes jambes, elles sont ankylosées, et puis tu as des fourmis dans les pieds — ça picote, ce n’est pas très agréable, mais ce n’est pas vraiment désagréable non plus. Puis, tu te lèves et tu découvres avec une pointe de surprise — une pointe de surprise que tu dissimules aussitôt — que tes jambes peuvent de porter, que, un pied devant l’autre, tu (…) -
Relire un texte ancien
25 mai 2012, par Jérémie SzpirglasAh !... relire un texte ancien, voilà un exercice qui peut nous réserver de belles surprises, et d’intenses plaisirs, tout autosatisfaction mise à part.
Ainsi de ces quelques phrases piochées dans un papier écrit il y a quatre ans pour un grand mensuel musical (je ne citerai pas l’œuvre dont il s’agit, c’est bien plus drôle comme ça).
« La partition est — hélas ! trois fois hélas ! — loin d’être à la hauteur et frappe par son inébranlable passéisme et ses constants recours aux effets (…) -
Allons-y
10 mars 2012, par Jérémie SzpirglasAllons-y, sans ambages, les oreilles vides et le crâne lourd, allons-y, de ce pas quelconque qui nous mène chacun vers le soir, vers ce soir qui tombe, lumineux, entre les hauts murs fiers et blancs de la ville coquille, allons-y, sans songer davantage à ces respirations, inspiration, expiration, inspiration, expiration, aussitôt oubliée, aussitôt remplacée par la suivante, identique à elle-même et pourtant, allons-y sans songer, aux éclats de bruits et de fureurs qui éclatent ça et là, (…)
-
Mai 68 — Mars 71
10 novembre 2011, par Jérémie SzpirglasMelody Nelson a les cheveux rouges
Et c’est leur couleur naturelle
« C’est durant notre séjour à Oxford en août 1969 pour le tournage de May morning que nous avons appris l’assassinat de Sharon Tate, se souvient Andrew Birkin. Nous étions tous ensemble au restaurant et c’était la fin des sixties… »
Une parenthèse enchantée se referme : la guerre du Viêt-Nam s’enlise, le Printemps de Prague se conclut dans le sang, Israël sort de la guerre des Six Jours, l’Amérique du sud subit le joug (…) -
Flûtes et cheminée
28 octobre 2011, par Jérémie SzpirglasMarrant.
Oui, chaque fois, je trouve ça marrant. J’ai comme un sourire à l’intérieur.
Marrant comme un duo de flûtes à bec me ramènera toujours, systématiquement, sans répit, à mon enfance. À cet appartement que nous habitions quand j’avais cinq ou six ans à peine, et nous, mon frère et moi, enfants, en pyjama, robe de chambre et chaussons, assis en tailleur au pied des pupitres, entre la cheminée éteinte et la viole de gambe, à regarder en écoutant, et vice versa.
Il y a comme une (…) -
Froissé
28 octobre 2011, par Jérémie SzpirglasMais comment est-ce possible ?
Comment est-ce possible, je vous le demande ?
Faut vraiment être dépourvu de toute mémoire, ou de toute considération pour les autres pour faire un truc pareil ?
Déballer un bonbon de son papier plastique, qui couvrirait presque le son délicat du clavecin à chacun de ses froissements ?
Comment est-ce possible ?
Mais qui est en train de déballer son bon bon de son papier plastique ?
Je la vois, la grosse, la vieille dégoûtante : elle est assise au (…)