Un somme niche au creux de la nuit,
Âpre aspérité, hirsute, hérissée de basalte, introuvable à tâtons,
Abrite un unique pingouin habillé en croque-mort,
Cœur mourant perdu solitaire,
Sur lequel s’émerveille bouffie la naïve et non moins aigrie,
Qui fait plutôt qu’elle ne traverse ou contemple,
Les yeux écarquillés sur la grisaille potron minette.
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
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Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
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Mâts
26 février 2010, par Jérémie SzpirglasIls sont là. Il y en a plus d’une centaine. Pointés vers le ciel, nus, inutiles. On imagine les drapeaux qui doivent y flotter, certains jours de grande s(c)ession. Mais là, rien. Ils pleurent avec les dernières gouttes de la pluie printanière et rémanente. Ils frissonnent un peu — on ne le voit pas, on le devine. Et puis il y a ce léger claquement de la drisse rongée par les intempéries. On est bien loin de la mer, malgré quelques mouettes qui jouent dans le ciel délavé et la lune pas bien (…)
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"La littérature n’est pas le seul lieu d’accueil de l’écriture"
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Fragment II
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Encore un.
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Des grues (bis)
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22 février 2010, par Jérémie SzpirglasOn croirait pas comme ça, mais c’est une machine délicate, une grue — un animal familier et doux, dont il faut s’occuper avec amour.
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21 février 2010, par Jérémie SzpirglasIl est là, face à toi, et tu as presque oublié qui il est. Tu as oublié la raison de sa présence, ce que tu lui racontes. Tu parles, tu es ailleurs. Voilà à quel point tu as l’habitude de ces choses-là. Mécanique. Bien huilée. Tu n’as plus même besoin d’y songer, de les rappeler, de les convoquer pour les raconter — le cliché est là, à disposition, comme posé sur le buffet, tout près, sous ta main, avec dessus le fantôme magnifique et sublimé, et le sourire qui va avec, prêt à apparaître au (…)