Petite réflexion du matin. Sans prétention aucune. Mais qui nécessiterait peut-être une étude approfondie de la part de la socio-linguistique (si tant est que pareille discipline existe).
La fixation (et la rigidification) de l’orthographe d’une langue n’est-elle pas à l’origine d’une ouverture limite aux langues étrangères ?
Le fait d’inculquer à nos jeunes écoliers l’exactitude orthographique ne les empêchera-t-il pas, par la suite, de distinguer la familiarité entre deux mots (…)
Accueil > Langues oubliées
Langues oubliées
Proses déconstruites/Langues oubliées
-
Orthographe et diversité linguistique
14 mai 2024, par Jérémie Szpirglas -
S’y remettre
26 juin 2014, par Jérémie SzpirglasS’y remettre.
Fermer les yeux. Se laisser aller.
Le kaléidoscope de couleurs du noir lumineux derrière la paupière. Dépasser cela également. Aller au-delà. Au-delà du soulagement de cette paupière chaude sur l’œil humide.
Tenter de retrouver le mot qui s’échappe. Ou plutôt non. Ne pas le poursuivre. Le laisser aller au contraire. En trouver d’autres. Ceux qui viennent, ceux qui ne fuient pas.
Pour l’instant du moins.
Baisser la barrière, baisser la barre. Ne pas se laisser intimider, (…) -
Ô Solitude !
25 janvier 2013, par Jérémie SzpirglasSolitude,
Solitude, mère de l’écoute et de l’éveil.
Solitude, tu ne fais pas avancer le schmiliblick.
Solitude, tu n’arrives à rien qu’à toi-même.
Je me souviens du temps où tu me terrifias. Ou c’était l’égarement absolu, le déchirement dans ton appréhension. Je me souviens de la peur, de l’angoisse extrême, de cette douleur essentielle qui me broyait, et qui m’a souvente fois mené à.
Je me souviens du temps où tu me privais de sommeil, me plongeait dans de longues nuits d’insomnie (…) -
Vus (croisés en venant du métro)
25 septembre 2012, par Jérémie SzpirglasUne quatre-aile, un minibus de touristes, un taxi qui s’arrête tout enwarningué, quelques smarts perdues dans la grande ville, un mec qui s’la joue, une enseigne box à vendre à louer, un couple grisonnant et bas sur pattes, une rue vide mais point silencieuse (on entend la circulation qui passe à un bout, et quelques éclats de voix à l’autre bout), et l’autre qui me presse.
Un futur Ehpad (il en faut, au moins autant que des écoles), un hôtel 4 étoiles (il en faut, moins que des écoles), (…) -
(...)
10 août 2012, par Jérémie Szpirglas(…)
Tu vois, c’est comme quand tu sors de l’avion. Comme au moment où tu quittes ton siège après un long voyage en avion. Tu ne sens plus beaucoup tes jambes, elles sont ankylosées, et puis tu as des fourmis dans les pieds — ça picote, ce n’est pas très agréable, mais ce n’est pas vraiment désagréable non plus. Puis, tu te lèves et tu découvres avec une pointe de surprise — une pointe de surprise que tu dissimules aussitôt — que tes jambes peuvent de porter, que, un pied devant l’autre, tu (…) -
Allons-y
10 mars 2012, par Jérémie SzpirglasAllons-y, sans ambages, les oreilles vides et le crâne lourd, allons-y, de ce pas quelconque qui nous mène chacun vers le soir, vers ce soir qui tombe, lumineux, entre les hauts murs fiers et blancs de la ville coquille, allons-y, sans songer davantage à ces respirations, inspiration, expiration, inspiration, expiration, aussitôt oubliée, aussitôt remplacée par la suivante, identique à elle-même et pourtant, allons-y sans songer, aux éclats de bruits et de fureurs qui éclatent ça et là, (…)
-
Innocence
18 août 2011, par Jérémie SzpirglasSe rappeler d’une première rencontre. Du terrain aussitôt reconnu. Point de tâtons, l’entrée en matière est à elle seule la clef de l’échange à venir.
Contempler l’innocence et l’incrédulité sur le visage sans calcul. Un regard bleu s’écarquille sans briller. Elle regarde la mélancolie sans en saisir le sens ni la profondeur. La tristesse est loin de son tendre esprit. Elle le voit qui ferme les yeux — une larme qui perle de dessous la paupière — elle tend un petit doigt timide pour (…) -
Comédie
14 février 2011, par Jérémie SzpirglasLes mots sonnent — écho — les syllabes tournent.
Sur elles-mêmes. S’enlacent les unes aux autres.
Je repense à un vieux problème de géométrie — quelque droite parallèle, un cercle et son rayon — je me souviens de cette jouissance éclatante de la résolution — limpidité, naturel.
La bouche ouverte, je lâche un son sans le vouloir. Qui ne me parvient que beaucoup plus tard, avec une teinte amère de déception. Ou une teinte déçue d’amertume. Ou une amertume déçue d’être trop tentante. (…) -
Elle fait des
19 décembre 2010, par Jérémie SzpirglasElle fait des gros O.
Des O tout ronds, énormes.
Des O monumentaux, caverneux, qui ouvrent des abîmes béants dans sa page...
Quant à ses M, ils sont mamelonesques
Comme autant de ponts suspendus gigantesques.
D’un bout à l’autre de ses lignes.
Ses C sont autant de signes d’inclusion qui avalent sa langue tout entière, tout rond, sans mâcher.
Le reste n’est que batons sans liant ni maizena, skyline hiératique étalée de phrase en phrase.
Ecriture aplatie, hiéroglyphique.
Elle (…) -
Déclamation
2 septembre 2010, par Jérémie SzpirglasDéclamation, j’écris ton nom.
Déclamation, je contemple tes quatre syllabes qui me laissent sans voix.
Déclamation, je t’essaie, je me retire tout seul dans mon coin, caché aux regards et aux oreilles, caché aussi du silence, auquel je ne saurais adressé ces quelques mots.
Déclamation, j’aimerais t’aimer autant que tu t’aimes.
Déclamation, j’entends ta voix, j’entends ton bourdonnement qui pavent le sentier de mon verbe.
Et pourtant, j’écris ton nom, et je me rapetisse derrière (…)
Inachevé.net