J’adore écouter travailler un accordeur de piano. C’est une véritable jouissance physique. Le toucher ferme qui projette le son avec autorité, les octaves claires, les quintes ouvertes, les hauteurs qui se rapprochent jusqu’à se confondre, les battements interférientiels dus aux micro-intervalles entre les deux ou trois cordes d’une même hauteur, les accords inattendus répartis sur tout l’ambitus. Sans parler de cette marche harmonique, inévitable et sans fin.
Et, de temps en temps, cette (…)
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Musique(s)
Réflexions musicales sans but particulier
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Piano nu
8 novembre 2019, par Jérémie Szpirglas -
Compositeur avec cigare
19 juillet 2015, par Jérémie Szpirglas[Georges Aperghis]
hop
hop et pom
à la rencontre de la miette illisible
pom de trois quatre fois six trente trois
d’un côté l’autre — miroir de fou — basculement
à sec : sans saucisson — à la radio une fois par semaine : ça suffit à nourrir une passion durable, apparemment.
les mots sonnent — écho — les syllabes tournent sur elles-mêmes, s’enlacent les unes aux autres
ça grouille, ça crie, ça jacasse, ça gamine, ça papote, ça caquète, ça théâtre — éclats cristallins dans (…) -
Relire un texte ancien
25 mai 2012, par Jérémie SzpirglasAh !... relire un texte ancien, voilà un exercice qui peut nous réserver de belles surprises, et d’intenses plaisirs, tout autosatisfaction mise à part.
Ainsi de ces quelques phrases piochées dans un papier écrit il y a quatre ans pour un grand mensuel musical (je ne citerai pas l’œuvre dont il s’agit, c’est bien plus drôle comme ça).
« La partition est — hélas ! trois fois hélas ! — loin d’être à la hauteur et frappe par son inébranlable passéisme et ses constants recours aux effets (…) -
Mai 68 — Mars 71
10 novembre 2011, par Jérémie SzpirglasMelody Nelson a les cheveux rouges
Et c’est leur couleur naturelle
« C’est durant notre séjour à Oxford en août 1969 pour le tournage de May morning que nous avons appris l’assassinat de Sharon Tate, se souvient Andrew Birkin. Nous étions tous ensemble au restaurant et c’était la fin des sixties… »
Une parenthèse enchantée se referme : la guerre du Viêt-Nam s’enlise, le Printemps de Prague se conclut dans le sang, Israël sort de la guerre des Six Jours, l’Amérique du sud subit le joug (…) -
Flûtes et cheminée
28 octobre 2011, par Jérémie SzpirglasMarrant.
Oui, chaque fois, je trouve ça marrant. J’ai comme un sourire à l’intérieur.
Marrant comme un duo de flûtes à bec me ramènera toujours, systématiquement, sans répit, à mon enfance. À cet appartement que nous habitions quand j’avais cinq ou six ans à peine, et nous, mon frère et moi, enfants, en pyjama, robe de chambre et chaussons, assis en tailleur au pied des pupitres, entre la cheminée éteinte et la viole de gambe, à regarder en écoutant, et vice versa.
Il y a comme une (…) -
Froissé
28 octobre 2011, par Jérémie SzpirglasMais comment est-ce possible ?
Comment est-ce possible, je vous le demande ?
Faut vraiment être dépourvu de toute mémoire, ou de toute considération pour les autres pour faire un truc pareil ?
Déballer un bonbon de son papier plastique, qui couvrirait presque le son délicat du clavecin à chacun de ses froissements ?
Comment est-ce possible ?
Mais qui est en train de déballer son bon bon de son papier plastique ?
Je la vois, la grosse, la vieille dégoûtante : elle est assise au (…) -
L’ami Schubert
9 août 2010, par Jérémie SzpirglasOn le dit hanté par le spectre de Beethoven, inhibé par la puissance et l’ampleur de sa vision. Mais peut-être est-ce justement l’ombre de ce monument qui fait de Schubert ce qu’il est : le compositeur de l’intime et de la mélancolie. Ce n’est en échouant à l’entreprise beethovenienne qu’il se libère de son emprise et devient l’ami Schubert.
Aux antipodes d’un Beethoven engagé dans une lutte prométhéenne avec le transcendant, Schubert est le contraire d’un démonstratif. Le sentiment (…) -
Au violon
13 juin 2010, par Jérémie SzpirglasJe le vois, il a les yeux qui brillent. Là, oui, là, juste au-dessus des chevilles. Et il me sourit, un sourire large, lumineux, il m’attend sans craquer, il m’attend sans grincer (des dents). Curieusement allongé, le violon offre aux regards ses courbes indécentes, et siffle derrière ses lunettes les filles qui passent. Un vieil ado, le violon. Il n’a pas grandi, ne grandira pas. Pas plus que ça. Trop heureux de tenir là, dans le creux de l’épaule. Il en a connu des épaules, c’est un violon (…)
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Vous avez dit contemporain ?
24 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasRéflexions couchées à la va-vite au cours d’une conférence d’Oscar Strasnoy donné au Festival des Arcs (dans une salle avec vue sur Mont Blanc)...
Aucune idée de ce que je pourrais en faire, mais à garder dans un coin de l’esprit.
La musique d’aujourd’hui se distinguerait des musiques passées justement par sa non-contemporanéité, sa charge de références au passé et de métissage a-historique.
Comment se débarrasser de la culture engrangée, des techniques enseignées ?
Georges Pérec (…) -
Bleu Remix
28 mars 2009, par Jérémie SzpirglasTout se passe autour d’une boite, avec un homme dedans. Que cet homme soit immobile, presque nu et qu’il sue bleu, aussi impressionnant que ça puisse paraitre, est somme toute anecdotique. Il est là, il s’expose, et les gens le regardent, ils sont venus pour ça.
Un homme dans sa boite, presque nu, traînées bleues sur son corps.
Performance. Immobilité du corps, activité interne. Exsudation de bleu (après ingestion de bleu de méthylène). Musique Bleu Remix (de Daniel Zéa) à partir de (…)
Inachevé.net