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Improvisation II
Le temps est au silence jaunâtre. On avance peu peu — on ne le remarque qu’aux rares coups d’oeil lancés vers un quelconque pendule indifférente. La fatigue ne dit plus rien, le froid non plus — on avance seconde par seconde, sans paupière et sans soif. La solitude n’a plus cours par ce temps — n’a plus de sens dans cette fausse pénombre qui se cherche un autre nom. On regarde les choses vieillir, on constate la patine du temps, plus lisse sous les doigts, on ne sent plus le reste — ni les pieds, ni les mains posées l qu’on contemple.
Rien ne fait plus tourner la tête que le silence — on écoute respiration — on écoute l’air effleurer la fenêtre comme un flocon de neige, on écoute le crissement lointain et assourdi des nuages (ou sont-ce plutôt des voitures ?). Dans un éclair de temps concentré, une bulle de bruit jaillit soudain qu’on ignore — on refuse de la considérer — on refuse de voir le changement.
Lumière et son passés la passoire du sommeil — le temps est présent au jaune sombre et silencieux.
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