Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Rentrée des classes
Ou alors prendre un nouveau départ. Profiter du nouveau départ ambiant, se laisser entraîner son tour.
Le cœur serré, les genoux tremblants, l’estomac retourné, au bord des larmes, perdu dans l’immensité d’une nouveauté incognita, livré soi-même.
Pas le choix. Pas le choix. Pas le choix.
C’est peut-être ça, le vrai problème : on a le choix. D’autant plus qu’on se fixe soi-même ses objectifs. Qui viendra nous taper sur les doigts si on ne les atteint pas ?
C’est pourtant exactement ce que je fais, l , tout de suite, maintenant. J’évite délibérément les objectifs fixés.
Mais j’ai aussi en tête l’image d’un film, où un écrivain dit un aspirant écrivain en panne de commencer écrire n’importe quoi, recopier, même, le texte d’un autre, pour se laisser bercer par la musique du clavier, le rythme des touches. Parfois, j’y arrive, et c’est presque une forme de zen : l’enjeu est de se perdre dans cet -côté du métier, pour mieux faire tomber les barrières inhibitrices — tous ces obstacles qu’on se met soi-même en travers de son chemin pour s’empêcher de réussir : exigence de qualité, impératif d’originalité, confrontation aux ainés, regard des proches et moins proches, angoisse du lendemain, souci du lecteur — même les tentatives de s’affranchir de toutes ces entraves ajoutent la paralysie, comme ces nœuds mystérieux dont on nous parle dans certains thrillers (encore des films, tiens), qui resserrent les liens si l’on se débat.
Qui suis-je ? Qu’entends-je ? Qu’y puis-je ?
Rien. Aucune raison. Tu es tout seul et personne ne viendra te sauver. Gère comme tu peux, avance comme tu peux, fais le bord rapprochant, c’est tout ce que tu peux faire, en espérant que ça t’avance effectivement.
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