Je ne vous aime pas. Vraiment. Je ne voudrais pas vous paraître amer ou dépité, ni même méchant véritable — suis-je un faux méchant, ou un faux gentil ? —, mais voilà, je tenais à vous le dire : je ne vous aime pas. Vous n’êtes pas le / la seule / seul. Vous être nombreux dans ce cas.
Vous êtes lâche, mesquin, petit, facilement impressionnable.
Une belle liste de défauts, encore incomplète. Bien répugnante comme il faut. Et pourtant, si je réfléchis bien, ce n’est pas pour ça que je ne (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
-
Déclaration de haine narcissique ou déclaration narcissique de haine et vice versa
9 octobre 2008, par Jérémie Szpirglas -
Sans-Titre XIV
8 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasSur la placette sans charme ni beauté de ce petit bourg du Conflent, l’oisiveté revêt un habit d’importance. La chaleur est menaçante, le gris changeant du ciel (sombre et changeant du ciel) point entre les branches alors que le soleil pèse encore, à petits poings serrés. Une brise agréable nous rappelle que ce petit conflit, de rien du tout, je répète, de rien du tout, est bien estival.
Coincée entre une terrasse de café et le parvis de l’église, la petite place à l’asphalte irrégulier, (…) -
Série d’esquisses — Esquisses I, II et III
8 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasEsquisse I
La scène n’est pas drôle en elle-même. Il faut juste attendre quelques minutes. Apprécier les efforts qu’elle fait. Pourquoi tient-elle à meubler ainsi chaque instant ? Parler ; d’une voix un peu rauque qui porte loin, bien malgré elle j’en ai peur. Complètement différent du type à ma droite dont la voix haut perchée est un murmure incessant, comme un bourdonnement de moteur d’avion, haut dans le ciel.
Tout un métier : pour tenir le haut du pavé, garder la parole pendant tout (…) -
Sans-titre Froid I
8 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasGlacier — oiseaux — vue
Dominé par la puissance massive de la montagne en face.
Au premier coup d’œil, tout paraît simple statique.
Chaque chose invariable, inaltérable, à sa place.
On a besoin de quelques dizaines de secondes pour s’accoutumer aux détails, comme quand on éteint soudain la lumière et qu’il faut laisser le temps à l’œil de se faire à la pénombre, de fabriquer les précieux bâtonnets, si fragiles, qui permettent notre vision nocturne. Les vagues sur la cascade, (…) -
Après Danse avec Bachir
8 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasMassacre. Comment puis-je parler de massacre ? N’en ai vécu aucun, mis à part ceux dans ma tête. Sont terribles ceux-là, mais prêtent à rire, aussi, sans doute.
Un massacre. C’est quoi, un massacre. Et comment ça se dit, un massacre ? Ça ne se dit pas, ça ne se montre pas non plus. Trop grotesque, trop tragique pour risquer le grotesque. Trop horrible, inimaginable. Trop facile, aussi, de tomber dans un pathos inutile et sale (inhibitions). Et pourtant faudra bien. -
Fermé
6 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasFermé.
On s’enferme sur cette petite place carrée — mérite à peine le nom de place. Porosité du calme, du silence. Quatre arbres malheureux qui n’ont pas eu le temps de grandi au grand air. L’un, plus large plus assuré, protège les trois autres. De quoi, on ne sait pas.
Illusion de la place. Illusion de la rotondité.
Que vient-on chercher là ? Une preuve à sa solitude : la preuve qu’on est seul, on revient, erre là un soir d’été — faux été, fausse soirée.
En colère. Colère, (…) -
Sur le passage du fantôme
6 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasLes yeux bleus qui étaient d’une clarté de lumière et d’eau sont résolus, plus éclatants encore de détermination. Leur assombrissement n’est peut-être qu’une impression car l’essence de leur eau est inchangée — mélange.
Les paupières sont impures, le visage se marque, se défait de sa robe d’ingénuité.
Le fantôme paraît déjà sous la pâleur de la peau et la vie irréductible du bleu jaillit pour contredire le monde, lui dire non. Visage encore jeune, regard sans âge. L’Innocence derrière (…) -
Doutes
6 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasL’arrogance vis-à-vis de ce qui vient d’en dessous. Relativité de cette supériorité, relativité du positionnement, du jugement. Arrogance pour se rassurer. Arrogance. Jugement. Mais pourquoi cela, le vrai, le fort, le pérenne, pourquoi ne viendrait-il pas de là ? D’où le verbe semble justement avoir fui. Doute sur la démarche de certains, que je ne peux m’empêcher de trouver à la fois complaisante, paresseuse, inutile, et surtout tellement condescendante dans sa litanie de compassion et de (…)
-
Aix-les-Bains — 4 octobre 2008 — Tombée de la nuit
5 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasLa nuit tombe tôt ici — nous sommes bien à l’est, et entourés de montagnes. Le ciel est à présent intégralement lavé — par la pluie, par le vent, que sais-je —, il est immaculé, avec quelque part au sud un croissant sans grâce de lune. Au couchant, de l’autre côté du lac, la crête se dessine, se cisèle avec une précision d’ombre chinoise (au couteau) sur le bleu nuit délavé (délacé) pastel du ciel. On pourrait presque, à quelques kilomètres de distance, distinguer chaque branche d’arbre, (…)
-
Aix-les-Bains — 4 octobre 2008 — matin
4 octobre 2008, par Jérémie SzpirglasAix-les-Bains — Balzac — Peau de Chagrin — la fin — le lac — premiers émois littéraires sexuels — je ne l’ai pas sous la main donc aucune certitude — Pas de tentation ici — Première fois que je lis « débile » — les ruines du systèmes thermal (casino, grands hôtels n’ayant gardé que le nom, suites divisées en chambres) — automne contrasté et froid
Dès qu’on m’a dit Aix-les-Bains, j’ai pensé Balzac. Comme un réflexe, réaction immédiate au stimuli.
Balzac et La Peau de Chagrin. Je n’ai pas (…)