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Sans-Titre I

Suite encore

mardi 24 juin 2008, par Jérémie Szpirglas

Résumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il est promu à la direction du conseil en cravate par son patron bonhomme derrière son vaste bureau. Suite à une petite sÔterie pour fêter ça, ce cher patron s’étouffe et s’écroule. Il est mort.

Le lendemain, l’ambiance est morose. On cuve encore le pamplemousse de la veille. Les mines sont grises et fermées, les yeux ternes et les cravates noires en hommage au patron, enterré dans la nuit en urgence pour ne pas embarrasser le ministre.

A midi, une sonnerie retentit et on fait passer le mot : rendez-vous à 13 h dans le grand hall pour une annonce.

Quand Rocco arrive, le hall est noir de monde, le silence est complet et il n’y a personne.
Personne. Tout le monde a la même cravate, impossible de les distinguer.

Tout à coup, une voix morne et froide — genre cravate en plastique, avec noeud déjà tout fait — s’élève au-dessus de leurs têtes. On regarde ses pieds.

Dans la nuit, la firme a été rachetée par un conglomérat de jeans serrés et cheveux longs. On est prié d’adapter sa mise.


Pas terrible tout ça.

Malgré tous mes efforts pour faire taire mes inhibitions, je suis incapable de poursuivre un texte que je trouve nul, de bout en bout.

Y a quand même une suite...
Est-ce moi qui change ? Ou tout le reste ? Tout en même temps, sans doute.

Dans quel film ai-je vu ça récemment ? Etre amoureux, c’est penser à elle plus d’une demi heure par jour… définition qui vaut ce qu’elle vaut.

Travail, travail. La langue, aller la chercher, la creuser encore. J’y arrive pas, je racle, ça fait mal. Très mal. Au début, ce n’était qu’une irritation, aujourd’hui c’est une vraie crevasse. Comme une petite coupure dévorée, rongée, élargie par le sel.

Erosion de ma langue, érosion, nécrosions de mon âme. La pluie d’hier. Ah ! La pluie d’hier. Bonne expérience, hélas, se solde par un petit début d’otite.

Je voudrais parler d’autre chose.