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17 janvier 2007 — 01 h 05
dimanche 13 juillet 2008, par
Certaines conversations me sont totalement incompréhensibles. Et les rires qu’elles déclenchent plus encore.
Terrible, l’indigence de cette conversation : il n’y a rien là, un peu comme dans certaines musiques. Pas d’idée, pas de conflit, pas de rêve, rien.
Inventer des histoires bizarres, morbides, truculentes. Un couple qui ne se voit que là. Des choses comme ça.
Mes voisins, par exemple, sont d’un fade ! Cherchent désespérément des choses à se dire.
Ces deux-là ont du se rencontrer sur une plage ensoleillée. Ils se sont trouvés d’un regard et n’ont plus rien trouvé à se dire depuis.
Depuis qu’ils sont entrés, ils ne se sont pas dit un mot. Ils n’ont pas l’air en froid, pourtant, non. Ils se regardent, sans animosité particulière. Avec une certaine tendresse, même, sans pour autant se dévorer des yeux. Ils sont beaux, d’une beauté qui dégage une fadeur qui ne conviendrait à personne plus d’une nuit… deux aller, allons-y, je suis grand prince, ce soir.
Ils ne cherchent même pas à se dire quoi que ce soit. Ils n’imaginent pas que ça soit nécessaire, ou que ça leur serve à quelque chose.
Que font-ils de leur vie ?
Tous les soirs, ils se regardent, se mirent l’un dans l’autre, font l’amour ainsi, probablement, sans jamais fermer les yeux. Dans un appartement aux murs blancs, non par manie — ils n’ont pas assez d’esprit pour avoir des névroses ou des manies — mais par manque d’imagination, juste blancs.
Ils sortent parce qu’on leur a appris que c’est ce qui se fait chez les gens bien vus, boivent pour les mêmes raisons.
Y a des lieux aseptisés, comme les hôpitaux, par exemple, y a des lieux sans âme, comme certains immeubles de rapport, ou sans caractère.
Je n’en connais aucun qui soit les trois à la fois.
Alors des personnes ! (Et elles sont belles, en plus.)
Si je n’écrivais sur eux, je les oublierais aussitôt le seuil franchi.