L’élégance comme problème. L’élégance du port, du vêtement, de l’esprit. Est-ce que ça peut se rapporter à l’âme, l’élégance ? Ce n’est pas que ce soit superficiel, mais c’est presque gratuit (attention, c’est dur, mais c’est gratuit quand même).
Savoir décrire une atmosphère sans s’étaler, sans user de vagues métaphores. Deux ruches ne se ressemblent que de loin. On ne peut user de termes qui s’appliqueraient à deux situations différentes, à deux bars différents, à deux moments espacés (…)
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T.A.B.P.
"Tentative d’assèchement d’un bar parisien"
Ça porte bien son nom, non ?
Vive Perec... dont la "Tentative d’épuisement d’un lieu parisien" m’a inspiré cet exercice approximatif et empirique.
Pour une plus ample description de l’exercice, voir le texte intitulé "Ouverture".
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5 octobre 2007 — 1 h 02
24 juillet 2008, par Jérémie Szpirglas -
25 août 2007 — 1 h 10
24 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasUne petite infidélité ne fait pas de mal. Surtout quand il s’agit de bars et que celui-ci n’est qu’à 15 mètres de l’habituel. L’endroit est plus clair, sans doute plus franchouillard (les banquettes, la carte, la livrée de serveurs), beaucoup moins peuplé à cette heure-ci un vendredi. Beaucoup moins bruyant donc. Je peux écouter de la musique (quatuors de Schulhoff — flashback, à Tours, grand parc en bord de Loire, écouter ce disque la tête sur ses genoux, elle, concentrée, en devient (…)
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6 octobre 2006 — 17 h 30
17 juillet 2008, par Jérémie Szpirglas(enfin, amoureux, faut pas exagérer)
Une scène qui se répète et se renouvelle bien souvent, et à laquelle je prends toujours beaucoup de plaisir. Essayons de la décrire brièvement.
Les personnages : un couple, soit déjà établi, soit en éventuel devenir. Et moi, à une table qui fait souvent face à la jeune femme, l’homme me tournant le dos ou me laissant voir l’un de ses bras. Nombreux figurants (serveurs allant et venant, clients attablés, vaquant à diverses occupations, lecture, (…) -
24 juillet 2007 — 21 h 40
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasVu ce soir The Bubble. Forte impression. Des intrigues fort communes, pleines de bons sentiments — qu’on n’accepterait sans doute pas d’un film « commun », à moins d’être traitées avec un doigté extrême, une esthétique envoûtante ou une sobriété nue — mais qui sont là plongées dans le climat à la fois léger, pétillant, angoissant et éphémère d’une Tel Aviv qui se rêverait occidentale, hors de « tout ça », de la politique et du reste. La fin est un peu en queue de poisson, à la fois (…)
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24 juillet 2007
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasIl ne m’a pas vue, je crois. J’étais déjà assise quand il est entré. Je me suis ratatinée sur mon siège, comme pour me cacher. Pourquoi ? de quoi avais-je peur ? J’étais surtout agacée de ne pouvoir voir mon film tranquille. Merde, si je peux même plus aller au cinéma sans tomber sur lui, où va-t-on ? C’est plus seulement changer de bar que je vais devoir faire bientôt, c’est déménager tout bonnement.
J’ai été incapable de me concentrer de tout le film. Je pensais à lui, encore. Et puis (…) -
23 août 2007 — 23 h 55
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasHier, les noctambules parisiens commençaient à reprendre leurs droits. L’anglais, l’allemand, l’espagnol s’entendaient moins.
Ce soir, ils ont complètement disparu, ont fui face à une horde touristique déchainée (toujours déchainée, une horde, comme le silence, toujours assourdissant, ou le fond de l’air, frais). Restent tout de même deux ou trois habitués sans autre idée pour ce soir (comme moi) et quelques jeunes qui viennent rarement ici et sont venus ce soir se dévergonder, ou goûter (…) -
21 août 2007 — 23 h 54
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasPas d’humeur. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu ici. Par habitude, sans doute, routine. L’envie d’un peu de grouillement autour de moi, rompre la solitude. La certitude d’y trouver une animation raisonnable dans notre capitale désertée.
On entend encore plus d’anglais et d’américains que d’habitude, touristes obliges. Même les dragueurs sont obligés de s’y mettre, s’adaptant ainsi à leurs proies : blondes évaporées WASP, rousses frisées et opulentes irlandaises, brunes et mates (…) -
17 janvier 2007 — 01 h 05
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasCertaines conversations me sont totalement incompréhensibles. Et les rires qu’elles déclenchent plus encore.
Terrible, l’indigence de cette conversation : il n’y a rien là, un peu comme dans certaines musiques. Pas d’idée, pas de conflit, pas de rêve, rien.
Inventer des histoires bizarres, morbides, truculentes. Un couple qui ne se voit que là. Des choses comme ça.
Mes voisins, par exemple, sont d’un fade ! Cherchent désespérément des choses à se dire.
Ces deux-là ont du se (…) -
8 août 2007 — Minuit dix-sept
11 juillet 2008, par Jérémie Szpirglas« Ce soir, j’te fais le cunni du siècle ! » Phrase criée à la cantonade par une blonde sophistiquée à ma gauche, clairement hétéro et en couple avec le mec assis à côté d’elle. Phrase criée à la blonde en face d’elle, dans un grand éclat de rire. Vulgarité, quand tu nous tiens… Ça marche à tous les coups : Y a-t-il un seul mec (et même une seule fille) qui ne tende pas l’oreille à présent ?
La conversation se poursuit dans le même goût (en un peu moins vulgaire, certes). Au bout du rang à (…) -
13 juillet 2007 — 18 h
2 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasRetrouver le ton de la dispute, de la rupture, de la réflexion, du sauvetage impossible d’une relation condamnée.
C’est triste. Sont si clairement en train de rompre. Pas d’autre explication, pas d’autre issue possible à cette scène.
On en voit peu dans les bars, des ruptures, et surtout dans ce bar, plus habitué aux danses nuptiales et aux ronds de jambes.
On préfère sans doute des lieux plus intimes, où l’on pourra laisser échapper cris et sanglots.
Ils ont commandé. Elle : mojito. (…)