Écrit pour une suite amoureuse
Les deux sautent au plafond en même temps, avec la même spontanéité. Les deux ont le cœur qui bondit lorsque le téléphone sonne, lorsqu’ils pensent l’un à l’autre. Pendant toute la phase de séduction, on ne sait plus qui séduit qui. On ne sait plus qui calcule quoi. Les deux calculs sont transparents, mais aucun des deux ne devine celui de l’autre, alors même que dans une situation autre, rien ne serait plus limpide.
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
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Le plafond
13 juillet 2008, par Jérémie Szpirglas -
Sans-Titre I
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Enfin, non, plus maintenant. Le patron de la boite est mort et la nouvelle direction impose un changement de cap : plus de cravates, on s’occupe à présent de jeans serrés slims et de cheveux longs volant au vent.
Le métro, ce soir là. Comme l’humeur peut vite changer, tout de même !
« Plus je vous regarde, plus j’ai envie de vous regarder. (…) -
24 juillet 2007 — 21 h 40
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasVu ce soir The Bubble. Forte impression. Des intrigues fort communes, pleines de bons sentiments — qu’on n’accepterait sans doute pas d’un film « commun », à moins d’être traitées avec un doigté extrême, une esthétique envoûtante ou une sobriété nue — mais qui sont là plongées dans le climat à la fois léger, pétillant, angoissant et éphémère d’une Tel Aviv qui se rêverait occidentale, hors de « tout ça », de la politique et du reste. La fin est un peu en queue de poisson, à la fois (…)
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24 juillet 2007
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasIl ne m’a pas vue, je crois. J’étais déjà assise quand il est entré. Je me suis ratatinée sur mon siège, comme pour me cacher. Pourquoi ? de quoi avais-je peur ? J’étais surtout agacée de ne pouvoir voir mon film tranquille. Merde, si je peux même plus aller au cinéma sans tomber sur lui, où va-t-on ? C’est plus seulement changer de bar que je vais devoir faire bientôt, c’est déménager tout bonnement.
J’ai été incapable de me concentrer de tout le film. Je pensais à lui, encore. Et puis (…) -
23 août 2007 — 23 h 55
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasHier, les noctambules parisiens commençaient à reprendre leurs droits. L’anglais, l’allemand, l’espagnol s’entendaient moins.
Ce soir, ils ont complètement disparu, ont fui face à une horde touristique déchainée (toujours déchainée, une horde, comme le silence, toujours assourdissant, ou le fond de l’air, frais). Restent tout de même deux ou trois habitués sans autre idée pour ce soir (comme moi) et quelques jeunes qui viennent rarement ici et sont venus ce soir se dévergonder, ou goûter (…) -
21 août 2007 — 23 h 54
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasPas d’humeur. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu ici. Par habitude, sans doute, routine. L’envie d’un peu de grouillement autour de moi, rompre la solitude. La certitude d’y trouver une animation raisonnable dans notre capitale désertée.
On entend encore plus d’anglais et d’américains que d’habitude, touristes obliges. Même les dragueurs sont obligés de s’y mettre, s’adaptant ainsi à leurs proies : blondes évaporées WASP, rousses frisées et opulentes irlandaises, brunes et mates (…) -
17 janvier 2007 — 01 h 05
13 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasCertaines conversations me sont totalement incompréhensibles. Et les rires qu’elles déclenchent plus encore.
Terrible, l’indigence de cette conversation : il n’y a rien là, un peu comme dans certaines musiques. Pas d’idée, pas de conflit, pas de rêve, rien.
Inventer des histoires bizarres, morbides, truculentes. Un couple qui ne se voit que là. Des choses comme ça.
Mes voisins, par exemple, sont d’un fade ! Cherchent désespérément des choses à se dire.
Ces deux-là ont du se (…) -
8 août 2007 — Minuit dix-sept
11 juillet 2008, par Jérémie Szpirglas« Ce soir, j’te fais le cunni du siècle ! » Phrase criée à la cantonade par une blonde sophistiquée à ma gauche, clairement hétéro et en couple avec le mec assis à côté d’elle. Phrase criée à la blonde en face d’elle, dans un grand éclat de rire. Vulgarité, quand tu nous tiens… Ça marche à tous les coups : Y a-t-il un seul mec (et même une seule fille) qui ne tende pas l’oreille à présent ?
La conversation se poursuit dans le même goût (en un peu moins vulgaire, certes). Au bout du rang à (…) -
Paris — Nuit du 1er au 2 juillet 2008
2 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasPlus chaude journée qu’ait connu ce site à ce jour. Plus chaude nuit également. Nuit consacrée au travail car la touffeur n’est plus ce qu’elle a été pendant l’après-midi.
Journée frustrante. Journées frustrantes car l’écrit ne vient pas. Il faut attendre la nuit, son calme et sa culpabilité pour aligner enfin quelques mots, d’une pauvreté sans nom.
La nuit n’en devient pas gratifiante pour autant. Sans air, sans pluie, sans mot... Elle n’a rien pour elle. -
13 juillet 2007 — 18 h
2 juillet 2008, par Jérémie SzpirglasRetrouver le ton de la dispute, de la rupture, de la réflexion, du sauvetage impossible d’une relation condamnée.
C’est triste. Sont si clairement en train de rompre. Pas d’autre explication, pas d’autre issue possible à cette scène.
On en voit peu dans les bars, des ruptures, et surtout dans ce bar, plus habitué aux danses nuptiales et aux ronds de jambes.
On préfère sans doute des lieux plus intimes, où l’on pourra laisser échapper cris et sanglots.
Ils ont commandé. Elle : mojito. (…)