Réflexions couchées à la va-vite au cours d’une conférence d’Oscar Strasnoy donné au Festival des Arcs (dans une salle avec vue sur Mont Blanc)...
Aucune idée de ce que je pourrais en faire, mais à garder dans un coin de l’esprit.
La musique d’aujourd’hui se distinguerait des musiques passées justement par sa non-contemporanéité, sa charge de références au passé et de métissage a-historique.
Comment se débarrasser de la culture engrangée, des techniques enseignées ?
Georges Pérec (…)
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Vous avez dit contemporain ?
24 juillet 2009, par Jérémie Szpirglas -
Gare IV
21 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasC’est triste. Mise à part une famille souriante, personne ne se parle. On cause dans le téléphone, on regarde angoissé le tableau des départs, on guette. Rien ne passe. L’incommunication est nombreuse, générale.
Et moi qui tape sur mon ordinateur, trop heureux d’avoir trouvé ici, Part Dieu, un Wi-Fi gratuit. -
Place
20 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasSur cette place, des débuts, des fins. Des ébauches, des interruptions. Melon et jus d’orange, café verre d’eau. Et toujours le mot pour le lire, le mot pour le dire.
Je me souviens de coïncidences et de pauses, de suspendus et de suspensions. Je me souviens de lumières et de pénombres, d’alcool et de chiens.
Ce n’est pas une place quotidienne, ni une place de passage. C’est l’exception, la recherche — et cette seconde fois et j’y suis venu seul, que je l’ai cherchée des heures en vain, (…) -
Gare III
13 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasÀ ma gauche, un grand type râblé, à la figure carrée, les cheveux courts un peu versaillais strict, vêtu sportif — randonneur (étrange en cette contrée du nord on ne peut plus plate). Un bermuda blanc donne un peu d’ombre à des mollets conséquents, campés dans des chaussettes et tennis (oui, tennis, pas basket, tennis, comme on en faisait) blanches. Au-dessus un pull à petites mailles orné, ce qui me frappe alors qu’il me scrute d’un regard que je ne saurais qualifier — mi-indifférent, (…)
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Gare II
12 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasHasard, ou choix délibéré ?
Ils sont côte à côte, pourraient être mari et femme — lui, petit dégarni, fixe de ses minuscules yeux de fouine, inquiets et jaloux, les hommes alentours qui pourraient lui convoiter son bien, me foudroie de ce regard à la fois enfantin et primaire —, attendent sagement l’annonce de leur train (ce sera le même que le mien, ils descendront à la même gare que moi, et son petit manège reprendra, plus mesquin et méfiant encore, biaiseux, alors qu’elle aura un petit (…) -
Gare
11 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasL’angoisse que dégage son attente aurait enduit n’importe qui d’erreurs. Nervosité des cent pas, impossibilité de rester en place — même quand elle a enfin trouvé un lieu plus confortable où poser son impatience —, elle se hausse sur la pointe des pieds, dans l’espoir d’apercevoir la première le petit nez du train au bout du quai, lumineux, loin, là bas. Ses yeux sautent de place en place, frénétiques, comme une puce sauteuse. Elle se tord les pieds, fait reposer tout son poids sur (…)
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« Ecrire » la musique
9 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasDepuis quelques semaines, je suis confronté à des artistes (souvent des musiciens) qui vont chercher, non seulement leur inspiration, mais leur langage et leurs structures formelles dans d’autres arts que le leur, dans d’autres voyages que ce qui leur est a priori familier. J’ai ainsi, une compositrice qui transpose des techniques cinématographiques (montage, traveling, zoom, profondeur de champ) dans son processus de création et ses méthodes d’écriture, un autre qui, ayant besoin de (…)
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De la météo dans l’écriture
6 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasAssommé les yeux sous le poids ont peine à s’ouvrir. Le corps n’est qu’embarras du choix sans espoir de (éviter la complaisance, éviter le nombrilisme) retrouver le sommeil (ça va, un peu nombriliste, mais ça peut encore passer (mais que dire d’ailleurs du “sans espoir”, pourquoi toujours ce désespoir affiché, comme si je me devais cette noirceur pour justifier, légitimer, ma prose) allons donc).
Ces derniers jours, je me suis surpris travaillant (écrivant, jetant, déchirant, découpant, (…) -
« Pas de mal à une mouche »
3 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasC’est fou ce que les hommes, même les plus brillants, peuvent être longs à la détente. C’est peut-être une question d’éducation. Ils restent ingénus toute leur vie.
Celui-là, il lui a bien fallu cinquante mètres pour enfin comprendre. Ce n’est qu’après avoir traversé la rue, s’être arrêté ahuri un bon moment devant la vitrine du magasin de fringues en face, que ses yeux se sont enfin écarquillés, dans un béatement enfantin. Il est trop gentil, que voulez-vous. Mais il y a des moments où ça (…) -
IV
21 juin 2009, par Jérémie SzpirglasIl est là, face à toi, et tu as presque oublié qui il est. Tu as oublié pourquoi il est là et même ce que tu lui racontes. Tu parles, et tu es ailleurs. Voilà à quel point tu as l’habitude de ces choses-là. Mécanique. Bien huilée. Tu n’as plus même besoin d’y songer pour les raconter, de les rappeler, de les convoquer — le cliché est là, à disposition, comme s’il était posé sur le buffet, tout près, sous ta main, avec dessus le fantôme magnifique et sublimé, et le sourire qui va avec, prêt à (…)