Un piano
Un piano (un panier)
Un piano seul
Un piano seul dans un salon (avec un panier seul et quelques fleurs)
Un piano noir et sa queue qui traîne dans un coin du salon (avec un panier qui doit être un vase ça ressemble plus à un vase)
Un piano seul qui attend son pianiste
Un piano privé de pianiste
Un pianiste privé
Un pianiste privé de piano qui se frotte le visage à peine réveillé (pas de fleur dans le vase ça ferait désordre dans le paysage dans la nature morte)
Un (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
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Un piano, un pianiste
19 novembre 2009, par Jérémie Szpirglas -
Grammaire
8 novembre 2009, par Jérémie SzpirglasLa violoncelliste s’accorde avec l’accordéon, si celui-ci est placé avant. Mais attention à la lame, la dague est verte et bleue qui glisse entre les cordes. Une vidange est nécessaire. Eclaircir les voies, dégager les branches, émonder l’estomac.
L’archet tend sa mèche, pointe son talon vers le ciel, détonation. -
La poésie, c’est passager
8 novembre 2009, par Jérémie SzpirglasLa poésie, c’est passager
La poésie, c’est… si seulement
Si seulement quoi ?
Ben si seulement je l’savais
La poésie, pas de quoi
Pourquoi faire
La poésie, à vos souhaits
Une matin midi et soir
De préférence avec le repas
La poésie, c’est excellent pour la voix,
L’arthrite du doigt
Rhume, rhumatisme, de foin
C’est excellent pour les ongles incarnés
Si si
Mais pour la faim -
Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
14 octobre 2009, par Jérémie SzpirglasOn voyage. On voyage encore, mais on ne passe plus les murailles — ce temps-là est derrière nous, aucun doute. On voyage, on déplace, on translate, on panorama, on rapproche, on change peu. À Paris aussi, qu’on aime tant pourtant, le regard glisse, ne s’attache plus, ou glisse encore, lentement, au coin d’une jupe, à la galbure d’un talon. Allons donc au cinéma, le temps n’y passe pas plus vite, mais il est au moins meublé d’images et d’éclats, de graisse à mémoire gavante et gavée.
Là on (…) -
Attaquer la langue
3 octobre 2009, par Jérémie SzpirglasMadame,
Je vous remercie infiniment de votre lettre si ravissante, si drôle, si gentille et j’ai lu presque en même temps l’article de M. Ganderax... Que j’aimerais vous avoir connue ainsi (pouvoir vous appeler "mon amie de Bas-Prunay"), savoir toutes ces choses, avoir été capable de les écrire. Et alors il me semble que je les aurais écrites... un peu autrement.
Je ne dis pas cela contre M. Ganderax, qui a d’immenses qualités, un homme vraiment d’un format qui n’est plus très usité, (…) -
Toponymie
30 septembre 2009, par Jérémie Szpirglas(Mulhouse)
Sensation claire et familière de la découverte. Couleurs, lumières, noms et boutiques, néons et vitrines normalisés, nationalisés — musique sempiternelle, inactuelle, insituable. L’inconnu n’est ni menaçant ni véritablement dépaysant.
La Ville réserve un accueil souriant, étale sous les yeux du nouveau venu ses charmes et ses beautés dont elle s’efforce d’accentuer l’éclat — ou l’authentique, c’est selon — ici, tous ses efforts sont dans la réunion symbiotique des deux, (…) -
Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
23 septembre 2009, par Jérémie SzpirglasLes mots sont successivement des caresses et des fusils, des lapements et des rafales, ils nous perdent dans leurs méandres, nous plongent dans leurs rêveries et on se surprend, les yeux levés, à songer à Lou et à toutes celles qui lui ressemblent, dans l’ardeur, la torpeur et le capiteux, et nous ont laissés pantois entre nos bras, superbes de jouissances, suspendues, arquées, insatiables.
Ce n’est que pour répondre à l’ancêtre qui chante, invente, les mythes, les Rolands furieux ou doux, (…) -
Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
11 septembre 2009, par Jérémie SzpirglasExil de jus d’orange et de banlieues enneigées, accueil amical, bienveillant et têtu, fuite vers l’avant qui s’enfonce dans les méandres géographiques de l’Histoire (avec un grand ou un petit h, selon l’humeur et la température extérieure sous abri). Nouvelle errance, nouveau Wanderer, détachement et rattachement ultérieur arbitraire. Ne reste que la compulsion... et l’éternel jus d’orange qui ne tachera jamais la neige ni la cour.
Aphorismes, traits d’esprit et absurdité. Le langage se (…) -
Stream
1er septembre 2009, par Jérémie SzpirglasÀ Cordes-sur-Ciel, devant une façade peuplée de chiens à l’affut, de gibiers attendant l’hallali, de visages grimaçants et de gargouilles obscènes rosissant dans le couchant, soudain ramené au Septième Sceau, son chevalier émacié (pour moi la définition du visage émacié, de l’émaciation, si tant est qu’un tel mot n’existe pas que pour moi), sa mort blafarde, souriante et non dénuée d’humour, ses comédiens légers sans soucis, si plein d’amour pour la vie que la peste et la stupidité (…)
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Écrire, écrire
28 juillet 2009, par Jérémie Szpirglas(Écrire, écrire. Facile à dire, facile à lire. Écrire. C’est bien beau d’écrire, mais c’est dur, une discipline, une douleur, une imposition, une brulure, un mouvement, un cri, si l’on veut, si l’on me force, je suis prêt à dire que c’est un cri, mais c’est surtout désacraliser le mot, savoir le raturer, le biffer nerveusement, le jeter au loin, l’oublier, s’en séparer, le façonner, le raboter, l’enlever si besoin — et il y a souvent besoin surtout chez moi, beaucoup de déchet. Pourtant, si (…)