Celui-là n’est pas son meilleur, quelque chose n’est plus ce que c’était, quelqu’un n’en vaut pas un autre, c’était quand même autre chose, rien ne vaut quelqu’un, il faut sauver ce microcosme en faillite, que voulez-vous, après cet autre-là, prrt, figurez-vous que j’y suis allé et je m’y suis ennuyé, vous n’imaginez pas, ça m’est tombé des mains, aucun intérêt, ah ça ça a du chien, cette ville, c’est infernal, quelque chose n’est que bruit, déjà vu, déjà entendu, enfin, quelqu’un n’est (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
-
snobisme(s)
14 mai 2009, par Jérémie Szpirglas -
Délation
13 mai 2009, par Jérémie Szpirglas— J’les ai vus ! J’les ai vus ! J’t’assure, maman.
-- Quoi, qu’as-tu vu, mon chéri ?
-- Mais j’les ai vus, y s’embrassaient, sur la bouche, même.
-- Mais qui ? Qui as-tu vu ?
-- Juju, j’l’ai vue, elle embrassait un garçon, même que c’était un Montaigu.
-- C’est pas beau de dénoncer, vraiment, mon chéri. Mais je vais quand même aller en toucher deux mots à ton père. -
Paris — 12 mai 2009 — 3 h 54’ 54’’
12 mai 2009, par Jérémie SzpirglasOn parle bien souvent — et moi le premier — de la grisaille parisienne et de la pluie qui l’accompagne fréquemment — "It’s very important. On your first day in Paris, you have to order yourself a thin rain and go for a walk... but no umbrella, never carry an umbrella in Paris" —, la pluie est toutefois bien rare. La vraie pluie, de celles qui tombent à grosses gouttes, de celles qui battent de grains en grains au large des côtes bretonnes, de cette vraie pluie qui mouille et dégouline.
Il (…) -
J’écrirai
8 mai 2009, par Jérémie SzpirglasOui, un jour, je l’écrirai. Mais je n’écrirai pas que ça. J’écrirai autre chose aussi. J’écrirai tout ce que je me suis promis d’écrire, et tout ce que j’ai un jour promis à d’autres d’écrire. Ces dizaines de vies près de moi, ces dizaines de vies au loin, dont je meuble mon esprit et qui musent et m’usent le temps. J’écrirai toutes ces scènes, ces fantasmes qui n’exigent rien de moi que de taper sur quelques touches, j’écrirai toutes ces bêtises et ces mensonges dont je m’abreuve et qui (…)
-
J&C
5 mai 2009, par Jérémie SzpirglasC’est décidé, un jour, je l’écrirai. Ça se passera dix ans après la mort de l’autre, ou peut-être non, peut-être un peu avant, alors qu’il est encore vivant mais, cyclothymique et schizophrène, interné, les a laissé eux, les autres, ceux qui vont survivre, seuls avec les enfants dans la grande maison au bord du fleuve où, un jour, il a tenté.
Je ne sais pas exactement comment ça se déroulera. Serait-elle particulièrement triste ce jour-là ? Pensive au piano, relisant une lettre accompagnée (…) -
Sans-Titre XVII
4 mai 2009, par Jérémie Szpirglasextravagante exubérante insouciante
sensuelle spirituelle charnelle
truculente fascinante séduisante
charmeuse audacieuse enjôleuse
aguichante débordante excitante
goulue décolletée gracieuse
plaisante badine étonnante
tentatrice provocatrice actrice
charmante amante inspirée
aiguillonnée insomniaque titillée
fatiguée exaspérée désespérée
oublieuse malheureuse soucieuse
souveraine vaine incertaine
voie diva essentielle -
Sans-Titre XVI
3 mai 2009, par Jérémie SzpirglasL’homme est seul en scène, sur son estrade, six mètres au-dessus de tous. Il gueule dans un silence ordonné, gueule une haine par dessus la foule (hypothétique), l’appelle sans cesse amour, parle de sang, d’âme et de cœur, parle d’un pays (unifié), sans frontière, sans ennemi, dit qu’il est un pour tous, se reprend, un avec tous, dit et nie et (toujours) avance menace exige un amour sans partage, il gueule souffre, souffre de pouvoir, souffre de (son) pouvoir, souffre de ses 30 ans de (…)
-
Ce mot qui de moi
1er mai 2009, par Jérémie SzpirglasUn mot.
Simple, chantant, terre-à-terre, brutal, doux, le mot en lui-même est absurde — on en a depuis si longtemps oublié le sens, si seulement il en avait un.
Et pourtant, c’est un mot un seul, un mot pour... un mot pour destiner(ée)... un mot destination.
Nature étrange et singulière entre toutes de ce mot multiple, qui convoque un visage, une voix, une démarche, une prestance, parfois même une allure et une odeur.
Deux ou trois syllabes — rarement moins, parfois plus — dont la (…) -
Sons oubliés
30 avril 2009, par Jérémie SzpirglasAprès une conversation avec Pierre Jodlowski sur son Passage...
le crépitement d’une machine à écrire, le cliquetis des vieux téléphones à cadran, le petit bruit parasite du diamant sur le vinyle, le claquement d’une cassette arrivée en bout de course, le sifflement d’un modem, le souffle électrique subclaquant d’un tube cathodique, l’accent rocailleux et doux, rempli d’arabe et d’italien, de ma grand-mère, le balancement bancal d’une pendule mal équilibrée, le tac sec d’un métronome à (…) -
Why not ?
29 avril 2009, par Jérémie SzpirglasWhy not, after all ? Girl meets boy, boy meets girl, and so it begins.
Toute une histoire. Toujours neuve. Toujours identique. Toujours vécue dans l’instant et pourtant toujours déjà vécue. La peur, l’appréhension, l’excitation, l’enthousiasme — ne fait-on que mimer ? Parce qu’on est supposé parce c’est ce qui se fait, parce c’est ce qu’on a lu, et qu’on aimerait bien que — ah ! méchante Emma, tu nous as tous perdus — et puis qu’on pense mériter — cette fois c’est moi, (…)