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Ce mot qui de moi
C’est pas très sympa — de se moquer de moi comme ça
vendredi 1er mai 2009, par
Un mot.
Simple, chantant, terre-à-terre, brutal, doux, le mot en lui-même est absurde — on en a depuis si longtemps oublié le sens, si seulement il en avait un.
Et pourtant, c’est un mot un seul, un mot pour... un mot pour destiner(ée)... un mot destination.
Nature étrange et singulière entre toutes de ce mot multiple, qui convoque un visage, une voix, une démarche, une prestance, parfois même une allure et une odeur.
Deux ou trois syllabes — rarement moins, parfois plus — dont la mélodie vocalique cristallise autour d’elles émotions et sentiments. Parfois anodins, parfois tourmentés, amoureux, controversés, haineux, souvent vains.
Une résonance lointaine et indistincte suffit à les rappeler — un appel au loin vers une (un) autre fait soudain déferler la vague retenue par ces quelques petits sons accolés — rappeler fantasmes, émois, images, sensations, odeurs.
Pour quelques uns, ce mot les fait se retourner — ou alors, c’est qu’ils vous ignorent délibérément, posez-vous des questions — sursauter — bref, réagir — souvent par quelques mots, simples, eux, et au sens beaucoup plus clair : « oui », « c’est moi ».
Certains réagissent qui aimeraient ne pas — ce sont de mauvais espions, ou des gens qui ne sont pas toujours d’accord avec leurs parents —, ces deux trois syllabes ne projettent pas à leur goût ce qu’ils sont.
Et je pense aujourd’hui plus qu’un autre à ces trois syllabes, ce mot qui de moi...