SOLLICITUDES
Quelques vers de Franc Nohain extraits de ses Inattentions et sollicitudes, Paris, 1894... I
Appétit vigoureux, tempérament de fer,
Member languit, Member se meurt — ami si cher...
Qu’a Member ? II
Eh ! Momille, bonjour ! comment va la famille ?
Le papa ?... la maman ?... tu pleures, jeune fille ?
Qu’a Momille ? III
Je viens de rencontrer, allant je ne sais où,
Outchou, le professeur, qui courait comme un fou...
Qu’a Outchou ?
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
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Ils sont fous, ces pouèts !
29 août 2008, par Jérémie Szpirglas -
Impossible
26 août 2008, par Jérémie SzpirglasEncore une fois, écrit dans le cadre de T.A.B.P, mais je ne peux résister à le réintroduire ici, tant ce texte est symbolique des évolutions secrètes de ma langue. Évolutions également mystérieuses pour moi, d’ailleurs. Comment comprendre ce qui est arrivé à mon style, autrefois si pourléché, si maniéré auparavant, qui devient ici sale, dégénéré, haletant, presque irrespirable. Fragmentaire (voire explosé) et sans queue ni tête.
Impossible.
Impossible de dire tant de chose, de dépasser (…) -
14 octobre 2007 — 1 h 15
26 août 2008, par Jérémie SzpirglasSe sentir unique, dans la masse, perdu, seul. Extérieur. Unspecial & unexploited. Rien qui sorte du lot. Nothing standing out. Non spécificité de l’être. Non reconnaissance. Un parmi d’autres ou autre tout simplement. Tout ça n’a que peu d’intérêt, mais pourquoi pas ?
Constat : dans les situations « adolescentes », le sur-moi est encore présent et bien présent. Replongé dans une situation particulière, traumatique ou non (dans le cas qui nous occupe, très légèrement traumatique lorsque (…) -
12 octobre 2007
26 août 2008, par Jérémie SzpirglasÉcrire deux à trois pages par jours. Défi ? Discipline ? Ou posture ? La question de l’intérêt de ce qu’on écrit importe peu. C’est le tout qui importe, la somme. Le travail d’écriture, peut-être, et encore, rien n’est moins sûr. De toutes façons, il faut que je m’y mettes, tout le monde s’impatiente, moi compris. Ma vie depuis trois années (et oui !) n’est que procrastination. Il faudrait pouvoir tourner ces trois ans d’oisiveté active en quelque chose de productif. Trois ans ? et tous ces (…)
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27 mai 2007 — 22 h
21 août 2008, par Jérémie Szpirglas« Y a bien un hôtel pas cher dans le coin ? »
Regards par en dessous, épaules rentrées, profils bas.
Touristes impromptus ou couple adultère ?
Jeunes. Bien habillés.
Rien de glauque dans leur mise ou leur manière d’être. Juste dans ces quelques mots peut-être, où leur bassesse — ce qu’ils croient être bassesse — se révèle.
Ils ont dû se donner rendez-vous là, dans ce quartier que ni l’un ni l’autre ne connaît très bien. Loin de leurs lieux de travail respectif, loin de leurs deux (…) -
Cauchemar rampant du 16 août 2008
16 août 2008, par Jérémie SzpirglasJe le rapporte ici exactement comme je l’ai noté, dans les brumes du sommeil et de l’angoisse qui l’ont suivi. Je n’en change ni la forme ni le contenu, et je ne cherche pas du tout à embellir la langue, à gommer les maladresses dues au sommeil.
Étonnamment, tout du long, l’angoisse a été fort lointaine, jusqu’au climax de fin de chaque partie et surtout de fin de seconde partie.
Le Concert
On — je ne sais plus qui, je sais qu’il y a le visage de // quelque part — me demande de (…) -
Et puis quoi encore ?
15 août 2008, par Jérémie SzpirglasLe passage clouté traversé, il se regarda dans la vitrine et comprit. C’est fou ce que les hommes, même les plus brillants, peuvent être longs à la détente. C’est peut-être une question d’éducation. Ils restent ingénus toute leur vie.
Celui-là, il lui a bien fallu cinquante mètres pour enfin comprendre. Il est trop gentil. Mais il y a des moments où ça suffit, où la gentillesse agace, exaspère même. Où une femme ne veut plus être adorée comme une reine, ou idolâtrée comme une déesse, elle (…) -
Nuit d’insomnie
14 août 2008, par Jérémie SzpirglasNuit d’insomnie et de colère. Pas de sommeil. Il n’y a que du rêve. Rêve dur, amer et noir, à 99% de cacao.
Errance nocturne pour faire passer ça. On cherche le flou, l’ivresse impromptue, on ne trouve que la certitude du glauque, de la descente — aux enfers, comme il se doit —, du bruit brouillé — sans oeufs ni elles, ni bécot on the rocks —, certitude de la facilité de la complaisance, de la fièvre abandonnée.
Une marche en dessous on revient, on écrit, on repense à ce qu’on a déjà (…) -
Fantasmes de concert
14 août 2008, par Jérémie Szpirglas"Grandis !"
Je le pense et le répète dans ma tête. À l’adresse de ce jeune con qui pianote — tout dans les doigts (une mitraillette dans la main) rien dans la tête rien dans le coeur. "Grandis, enfin ! Il est temps de faire un peu de musique, Schumann ne méritait pas ça." Il a encore bien du chemin à parcourir ce garçon.
"Grandis ! pensè-je encore, avec un soupir."
Cependant, alors que je lui enjoins de "grandir", je me prends justement à contempler la poitrine de ma voisine, un petit (…) -
Portrait
13 août 2008, par Jérémie SzpirglasUne femme, fusain en main, fait des dizaines de croquis du quatuor en mouvement devant nous. Chaque feuille se couvre d’arabesques en quelques dizaines de secondes, puis glisse sur la pile que le mari tient sur ses genoux. Quand je la remarque, assise derrière moi, la pile doit bien en compter une cinquantaine.
Elle ne regarde jamais la feuille reste concentrée, sans ciller ni cligner les yeux, fixe les musiciens comme si elle voulait les avaler.
Le résultat n’est pas figuratif, loin de (…)