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Histoire de l’auteur — I

18 décembre 2008

Cette pièce ne ressemble en rien à l’image que je me faisais d’une cellule. Ressemble davantage à une chambre d’hôpital. D’hôpital psychiatrique pour être exact. Vu mon présent état de stupéfaction cela n’aurait rien d’étonnant. Je me demande en effet si je ne suis pas fou, si je n’ai pas perdu tout sens des réalités.

Quatre murs blancs. Pas vraiment sales, seulement grisés par la condensation des centaines de respirations de ceux qui m’ont précédé. La lumière du jour entre par une fenêtre en verre dépoli, étroite et haut perchée. Je serais bien incapable de dire s’il fait beau ou non, si l’après midi est avancé ou si c’est déjà le matin. Il y a de la lumière. La lumière est claire. C’est tout.

C’est une lumière de salle de bain, qui me rappelle celle qu’il y avait en ces matins d’hiver, dans la petite salle de bain de mon studio de petit étudiant parisien.

Mais cette pièce, malgré sa nudité et sa lumière, ne ressemble en rien à une salle de bain, pas plus qu’à une cellule.

En les examinant de plus près, ces murs indifférents sont enduits d’un crépi rêche, qui râpe le dos de la main à la faire presque saigner lorsqu’on les caresse.

Décidément non, c’est bien une cellule, et non pas une chambre d’hôpital psychiatrique. Une paillasse étroite occupe le mur de droite, lorsqu’on fait face à la fenêtre. À gauche, une table, étroite elle aussi, et une chaise bancale complètent un mobilier somme toute restreint et bien mesquin.

Sur la table, on m’a laissé du papier et un stylo, alors j’écris, dans cette lumière impersonnelle. Mon désarroi.

Je ne comprends pas. Qu’est-ce que je fais ici ?



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