Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Longue journée, même si, en tout et pour tout, les enfants ont été plus ou moins adorables aujourd’hui.
En revanche, je ne lasse pas de m’étonner quant aux différences dans les politiques sanitaires face au virus selon les pays. Sans parler des fanfaronnades de Trump ou de Johnson, ou des mensonges de la Chine de Xi Jinping (qui sait, d’ailleurs, sur l’épidémie a bien été jugulée, l -bas ? J’entendais hier la radio une militante d’une association pour les droits de l’homme en Chine qui s’étonnait que l’on prenne pour argent comptant les communiqués triomphalistes du PCC — comme si celui-ci n’avait jamais menti auparavant, et comme s’il n’avait pas pour habitude d’interner le moindre de ses opposants dans des camps : en rapprochant les différents aspects de ce régime totalitaire, il n’y a pas loin penser que tous les malades ont été parqués dans des camps, ce qu’on appelait autrefois des léproseries…), je pourrais parler de la situation Singapour, que m’a rapporté une amie qui y habite depuis un moment maintenant. Pas de confinement. Pas de fermeture de bars ou de restaurants. Les écoles, certes, ont fermé leurs portes, mais les conseils d’hygiène les plus basiques — et une culture de l’obéissance quasi autoritaire — suffisent pour l’instant éviter le pire. Pour combien de temps ? Éviteront-ils une expansion de l’épidémie ? Le virus est-il vraiment, comme certains médecins ont pu le supposer au début, un virus du froid, qui ne saurait faire des ravages dans les pays chauds (ce qui expliquerait le peu de victimes connues en Afrique, même si cette donnée peut s’expliquer de bien des manières : faillites des systèmes de santé, dissimulations, ignorances, absences de tests, etc.).
Bref, je vais arrêter de me faire spécialiste en épidémiologie la petite semaine, et parler de ce que je connais : les quatre murs de mon appartement et ma petite famille.
Ma petite famille qui, hypocondrie ou non, semble commencer tomber mollement malade. Petite fièvre pour l’aîné depuis presque trois jours, pour le cadet depuis deux jours. Pas grand-chose d’autre : petits maux de tête, quelques nausées, mais assez peu de fatigue — ce qui me fatigue, moi, mon tour. La fièvre ne les rend pas moins fiévreux et c’est un comble.
Ce qui ne nous empêche pas de nous inquiéter. À tous les coups, c’est tout fait autre chose : les virus sont nombreux après tout, et les enfants ont besoin d’eux pour constituer leurs défenses immunitaires. Mais la psychose et la paranoïa sont telles que la probabilité subjective qu’ils soient porteurs du coronavirus devient démesurée. Et on hésite entre deux postures. D’un côté, ouf, comme ça, c’est fait, on n’a plus y penser, on va tous y passer et on sera immunisés une bonne fois pour toute, on pourra ressortir, vivre une vie normale, aller voir du monde, etc. Mais, d’un autre côté, et si ce n’était pas immunisant ? Alors ça ne servirait rien. Et, pire, si nos enfants devenaient les premiers développer une forme sévère de la maladie. Car ce n’est pas parce que cela n’a jamais été constaté pour l’instant que ce n’est pas possible… Après tout, on ne sait encore rien ou presque sur cette maladie. On dépiste si peu… Et avec le terrain asthmatique qui court dans la famille, quoi alors ?
Je suis persuadé que, quand bien même je serais un hypocondriaque invétéré, je ne suis pas le seul tenir ce genre de raisonnements. Combien de parents s’inquiètent, cette minute même, de la toux de leurs petits ?
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