Madame,
Je vous remercie infiniment de votre lettre si ravissante, si drôle, si gentille et j’ai lu presque en même temps l’article de M. Ganderax... Que j’aimerais vous avoir connue ainsi (pouvoir vous appeler "mon amie de Bas-Prunay"), savoir toutes ces choses, avoir été capable de les écrire. Et alors il me semble que je les aurais écrites... un peu autrement.
Je ne dis pas cela contre M. Ganderax, qui a d’immenses qualités, un homme vraiment d’un format qui n’est plus très usité, (…)
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En vrac
En lisant, en écrivant : rendons à Julien Gracq ce qui lui appartient.
Sans ordre ni désordre...
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Attaquer la langue
3 octobre 2009, par Jérémie Szpirglas -
Toponymie
30 septembre 2009, par Jérémie Szpirglas(Mulhouse)
Sensation claire et familière de la découverte. Couleurs, lumières, noms et boutiques, néons et vitrines normalisés, nationalisés — musique sempiternelle, inactuelle, insituable. L’inconnu n’est ni menaçant ni véritablement dépaysant.
La Ville réserve un accueil souriant, étale sous les yeux du nouveau venu ses charmes et ses beautés dont elle s’efforce d’accentuer l’éclat — ou l’authentique, c’est selon — ici, tous ses efforts sont dans la réunion symbiotique des deux, (…) -
Stream
1er septembre 2009, par Jérémie SzpirglasÀ Cordes-sur-Ciel, devant une façade peuplée de chiens à l’affut, de gibiers attendant l’hallali, de visages grimaçants et de gargouilles obscènes rosissant dans le couchant, soudain ramené au Septième Sceau, son chevalier émacié (pour moi la définition du visage émacié, de l’émaciation, si tant est qu’un tel mot n’existe pas que pour moi), sa mort blafarde, souriante et non dénuée d’humour, ses comédiens légers sans soucis, si plein d’amour pour la vie que la peste et la stupidité (…)
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Écrire, écrire
28 juillet 2009, par Jérémie Szpirglas(Écrire, écrire. Facile à dire, facile à lire. Écrire. C’est bien beau d’écrire, mais c’est dur, une discipline, une douleur, une imposition, une brulure, un mouvement, un cri, si l’on veut, si l’on me force, je suis prêt à dire que c’est un cri, mais c’est surtout désacraliser le mot, savoir le raturer, le biffer nerveusement, le jeter au loin, l’oublier, s’en séparer, le façonner, le raboter, l’enlever si besoin — et il y a souvent besoin surtout chez moi, beaucoup de déchet. Pourtant, si (…)
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« Ecrire » la musique
9 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasDepuis quelques semaines, je suis confronté à des artistes (souvent des musiciens) qui vont chercher, non seulement leur inspiration, mais leur langage et leurs structures formelles dans d’autres arts que le leur, dans d’autres voyages que ce qui leur est a priori familier. J’ai ainsi, une compositrice qui transpose des techniques cinématographiques (montage, traveling, zoom, profondeur de champ) dans son processus de création et ses méthodes d’écriture, un autre qui, ayant besoin de (…)
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De la météo dans l’écriture
6 juillet 2009, par Jérémie SzpirglasAssommé les yeux sous le poids ont peine à s’ouvrir. Le corps n’est qu’embarras du choix sans espoir de (éviter la complaisance, éviter le nombrilisme) retrouver le sommeil (ça va, un peu nombriliste, mais ça peut encore passer (mais que dire d’ailleurs du “sans espoir”, pourquoi toujours ce désespoir affiché, comme si je me devais cette noirceur pour justifier, légitimer, ma prose) allons donc).
Ces derniers jours, je me suis surpris travaillant (écrivant, jetant, déchirant, découpant, (…) -
Plaisir d’écrire
13 juin 2009, par Jérémie SzpirglasRetour sur un travail ébauché — plaisir d’écrire, plaisir de cette sensation de ne plus pouvoir s’arrêter d’écrire, de ne pas vouloir interrompre ce flux qui shunte l’arc synaptique par un sommeil malvenu, tragique de ces nécessités physiques, de ces urgences absurdes qui font venir les larmes pour un rien, intensité exacerbée du sentiment qu’on veut à tous prix éviter de retrouver sur la page — s’éloigner du pathos, se rapprocher de la distance, écrire au loin de soi, écrire cet éclair de (…)
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Pathos
26 mai 2009, par Jérémie SzpirglasÇa y est.
Il est là.
Il envahit la salle.
L’air en est saturé.
Une torpeur larmoyante nous avale. Tout rond.
Comme une tortue sur le dos, le combat est désespéré, ridicule, risible, perdu d’avance.
On ne pourra y résister, sauf à s’engoncer dans l’armure qu’on aura préparée au préalable, et qui, si du moins elle est suffisamment hermétique, parviendra peut-être à protéger, à abstraire des autres qui communient et vibrent de leurs cinq sens — on les voit, on pourrait, dans (…) -
Ce mot qui de moi
1er mai 2009, par Jérémie SzpirglasUn mot.
Simple, chantant, terre-à-terre, brutal, doux, le mot en lui-même est absurde — on en a depuis si longtemps oublié le sens, si seulement il en avait un.
Et pourtant, c’est un mot un seul, un mot pour... un mot pour destiner(ée)... un mot destination.
Nature étrange et singulière entre toutes de ce mot multiple, qui convoque un visage, une voix, une démarche, une prestance, parfois même une allure et une odeur.
Deux ou trois syllabes — rarement moins, parfois plus — dont la (…) -
Why not ?
29 avril 2009, par Jérémie SzpirglasWhy not, after all ? Girl meets boy, boy meets girl, and so it begins.
Toute une histoire. Toujours neuve. Toujours identique. Toujours vécue dans l’instant et pourtant toujours déjà vécue. La peur, l’appréhension, l’excitation, l’enthousiasme — ne fait-on que mimer ? Parce qu’on est supposé parce c’est ce qui se fait, parce c’est ce qu’on a lu, et qu’on aimerait bien que — ah ! méchante Emma, tu nous as tous perdus — et puis qu’on pense mériter — cette fois c’est moi, (…)