Angoisse — petit mot, quelques lettres seulement, à peine trois syllabes — grands effets — solitude acide — pollution bourdonnante — sècheresse en bouche et au coin des yeux — en bord de ciel, bordure de l’ombre — un bouchon en coin, au dessus de la tête et sous la main — ajouter à cela élancement au genou, belle recette pour une nuit farcie — angoisse — petit mot, grande farce — gaver, forcer, laver, délaver, vider, écailler — ma peau élimée, je la porte à grand peine, je la porte à grand (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
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Angoisse
31 janvier 2010, par Jérémie Szpirglas -
Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
30 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasJe ne comprends plus bien ma vie — si je l’ai jamais comprise. Je vois une maison arrêtée en bord de route, un homme à garde à vue en bord de mer, un toit sans attache, un genou solitaire. Ça part dans tous les sens, du sang sur une voiture, une femme au regard provocant assise sur le capot, un regard bleu profond, des sentiments impétueux et discrets.
D’image en image, d’instantané en instantané, de fragment en fragment, il est question de mémoire, de sirènes, d’ordinarité, de sublimes et (…) -
Pastiche(s)
29 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasÔ Solitioude ! Que ne fait-on pas en ton nom !
Solitude ! Solitude ! Solitude ! Triste océan !
Dans ton cirque de chapeaux, de chaussures, de cravates,
Comme une voile qui faseye sur une onde trop plate,
La pâle peur (de l’abandon) mêle les gais névrosants
À ta botte, à tes pieds, à tes ongles, je suis,
Je reste. Une bouteille à la main,
De cigüe comme il se doit. Et sous la pluie,
Le visage vers le ciel, c’est bon pour le teint,
Trempé jusques aux os,
Trempé jusques au (…) -
Jeux deaux
28 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasPour qui sont ces ascenseurs sociaux qui sifflent sur vos têtes ?
Ascenseurs à dessein assainis pour la scène...
Pour qui, sinon ces dépassionnés soupirants sevelus,
Qui chantent inlassables sucré frèrejacques ?
Au reste, Oreste perdu au pays des serpents
La folie s’insinue sous ses cils et sourcils
L’œil — dans la tombe — enfle, baudruche injectée,
Sol souillé, ciel étoilé, quand est-ce qu’on mange ?
Sis au six, sixième sans ascenseur,
Patience balance silence
Déblocage (…) -
Jeux
27 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasTe voilà ! Un tuba sur les bras, tu es dans l’embarras. C’est trop bas un tuba ! "Met le bas, tu verras !" Mais Tu veux pas. Ton tuba aux étoiles, tu danses sans tes bas. Aussitôt, tes éclats font débat, tes ébats sont dis bas, on dit pas que t’en as pas, et qu’en bas tu t’entêtas...
Tu te bats sans pâmer, pour te marrer de toi. Tu attends la marée, tu attends le marié — qui, pour toi, tant mêla et bêla, qu’il t’emmêlas les pensées. Tire-toi, c’est plus sage !
Devines-tu le divin sur le (…) -
Monologue à deux voix
26 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasUn pied devant l’autre,
Cache tes sabots,
Sois discret !
Là voilà gênée, la voilà qui se gêne.
Elle sent l’embarras qui monte, plus elle barrasse, plus elle se gêne.
Quand tu cours, sois léger,
Mets du feutre à tes bois,
Fais semblant de voler.
Assise en travers, petit fauteuil inconfortable aux réunions de travail,
Même informelles. Buste en arrière, appuyée contre le bas et lointain dossier
Sans elle, tu lèves regard,
On ne voit que tes plumes,
Elles brilleraient (…) -
Dans l’ombre
25 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasCrâne de renne, bois brandis, buche calcinée
Fourrure triste et terne qui pend trempée comme membre flasque,
Pierres et terres vermoulues, souvenirs de lumière,
Préservées au cœur du cœur, au fond du fond
Forêt touffue qui se meurt de soi,
Bambous raidis par le vent et le sable
À quelques mètres d’une onde salée,
Inaccessiblanche et pâle.
Plus loin, une tombe écartée, une tombe ignorée,
Sans nom ni floraison,
Ignorante des saisons et des cris d’enfant.
Dressées, les (…) -
Cathédrie Bergédrale
24 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasImage persistante au réveil. Pourquoi ? Et pourquoi cette infidélité dans la description ?
Dans une pierre dure et sombre, grossièrement sculptée, se taille un portail haut et étroit. Quelques grilles, de la lumière. Une bergerie aux dimensions de cathédrale, une cathédrale aux murs de bergerie. Haute et claire, la nef nue et bleutée s’illumine des rais multiples que laisse filtrer les pierres disjointes du chœur, dénué de vitraux. Le sol semble fait d’ardoises inégales, et je sais sans (…) -
cité sertie
23 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasD’un stylo sifflant, Sirène —
Signes asservis d’un sot styrène —
Conçut un âne si inspiré de soties
Qui, de six silos de six lots de seaux,
Souilla bientôt sa cité sertie
Qui, aussitôt soumise à ses serpents sténos,
Sombra sans désespoir sous les lames
S’crashant scratchées ses pénultièmes âmes -
Bien agiter avant de servir — Servir très frais !
22 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasSi seulement, se dit-il, si seulement, en effet, j’avais un peu de mémoire — comme un petit inconfort, une gêne imperceptible dans la joue, dans la dent — persistance rétinienne, frisson résiduelle, réplique psycho-somatique, trace indistinct — si seulement. J’écrirais, oui, j’écrirais, je suivrais sans bruit une silhouette glisser dans les rues nocturnes, avec ce petit point rouge et son petit bruit au bout des doigts, glisser sur les quais embrumés et glacés d’une capitale d’un autre (…)