Est-ce elle ou n’est-ce pas elle ?
Si je pouvais l’écrire, ce ne serait pas qu’une impression : la coiffure et la conversation, dont je n’entends que ses répliques, ne me laisseraient aucun doute.
Et si je pouvais l’écrire, j’agirais, je ferais quelque chose : car elle serait la femme idéal, même s’il n’en est rien.
Elle a cette voix un peu profonde et nasale, presque rauque, qui est aussi sa signature. Une voix qui porte sans être volatile ou même volubile.
Elle sait sans aucun (…)
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Sans-Titre XII
1er juillet 2008, par Jérémie Szpirglas -
Sans-Titre XI
30 juin 2008, par Jérémie SzpirglasQu’il fasse vite. Plus vite encore. C’est ça le pire.
Le pire, c’est l’attente. L’expectative. Comment, quoi.
On sait que ça arrive, que ça va arriver, flash impromptu, inattendu. On sait que ça y est mais on ne sait rien. Ça ne suffit pas. On veut savoir où quoi. Ce que ça va faire.
Chatouille gratouille, franc, mou, combien de temps où ça exactement. On sait pas.
C’est ça la torture. Le reste n’est que physique, ça compte pas.
C’est la même chose pour le plaisir, me direz-vous... (…) -
Sans-Titre X
30 juin 2008, par Jérémie SzpirglasLa décision est prise.
Pour fêter ça, boire un grand coup. Finir le verre en beauté, le jeter violemment derrière le bar, au hasard. Payer, sortir sans excuse ni au revoir. Inaugurer radicale nouvelle ère.
Marcher au milieu du trottoir, ignorer vieilles dames ou jeunes messieurs mal coiffés (les pauvres, c’est dramatique). Traverser forcément hors des clous, en forçant le passage aux voitures (plus salauds encore que toi : ils polluent).
Rentrer à la maison, claquer la porte. Direct tu (…) -
La peur
29 juin 2008, par Jérémie SzpirglasLa peur sous toutes ses formes.
La peur polymorphe.
Peur rétroactive d’un danger mortel, peur empathique, peur de l’engagement, peur de la confrontation, peur de l’avenir, peur de ce qui pourrait advenir. Peur commune, peur abjecte, peur de tous les jours.
Les pouvoirs de la peur. Inhibitrice, galvanisatrice, la peur qui rend inconscient, stupide, idiot, la peur qui déprime, la peur qui vit constamment. La peur qui rend malheureuse(x). La peur qu’on n’exorcise jamais.
L’expérience de (…) -
Paris — mercredi 25 juin 2008 — avec le café
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasUn mercredi car 28.
Souriez, c’est l’été. Quand l’été va tout va.
Ciel distingué, à la fois élégant et sans prétention. Pose ses doigts blancs et délicats, bien blancs, bien délicats et bien fins. Marchent à un train de sénateur de Sud-Ouest en Nord-Est.
Il fait bon, bon pour une journée d’été, bon pour aujourd’hui, peut-être encore un brin chaud, nous n’avons pas eu l’orage : il est en retard, il aurait du gronder, peut-être a-t-il grondé, on n’en sait rien.
On pourrait être en bord (…) -
Paris — Nuit du 24 au 25 juin 2008 — vers 2 h 58 et 39 secondes
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasÇa fait longtemps que je n’ai pas écrit dans cette rubrique là, et le fait que j’écrive ce texte aujourd’hui n’est sans doute pas un hasard. Enfin bref. Depuis un peu moins de dix jours que je n’ai pas écrit, l’été a pris ses quartiers dans notre capitale. La chaleur de ce 24 juin a été forte, sans toutefois être complètement étouffante : on connaîtra pire dans les mois qui viennent, certainement, mais ça fait longtemps. On n’est plus habitué. Et puis c’est un ciel lourd, qui sent l’orage (…)
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Sans-Titre IX
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasElle le précède dans le bar. C’est elle également qui s’adresse au serveur pour lui demander une table. Elle est fine et longue, brune sensuelle vêtue de noir, une jupe sobrement droite. Lui est derrière elle, la suit, n’ouvre pas la bouche, balaie la salle d’un regard méchamment viril, martial et prédateur — et un peu stupide aussi, borné surtout —, jette un coup d’œil au miroir pour s’assurer de l’effet de son entrée aux côtés de sa sirène. Le col remonté, il est plus petit qu’elle, (…)
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Sans-Titre I
24 juin 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il est promu à la direction du conseil en cravate par son patron bonhomme derrière son vaste bureau. Suite à une petite sÔterie pour fêter ça, ce cher patron s’étouffe et s’écroule. Il est mort.
Le lendemain, l’ambiance est morose. On cuve encore le pamplemousse de la veille. Les mines sont grises et fermées, les yeux ternes et les cravates (…) -
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24 juin 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il vient d’être promu à la direction du conseil en cravate par son patron bonhomme derrière son vaste bureau.
Quand il redescend parmi ses semblables, la nouvelle a déjà fait le tour des bureaux et ils l’accueillent tous à grands renforts de cravates multicolores jetées au plafond pour parfaire le tableau.
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