La décision est prise.
Pour fêter ça, boire un grand coup. Finir le verre en beauté, le jeter violemment derrière le bar, au hasard. Payer, sortir sans excuse ni au revoir. Inaugurer radicale nouvelle ère.
Marcher au milieu du trottoir, ignorer vieilles dames ou jeunes messieurs mal coiffés (les pauvres, c’est dramatique). Traverser forcément hors des clous, en forçant le passage aux voitures (plus salauds encore que toi : ils polluent).
Rentrer à la maison, claquer la porte. Direct tu (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
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Sans-Titre X
30 juin 2008, par Jérémie Szpirglas -
La peur
29 juin 2008, par Jérémie SzpirglasLa peur sous toutes ses formes.
La peur polymorphe.
Peur rétroactive d’un danger mortel, peur empathique, peur de l’engagement, peur de la confrontation, peur de l’avenir, peur de ce qui pourrait advenir. Peur commune, peur abjecte, peur de tous les jours.
Les pouvoirs de la peur. Inhibitrice, galvanisatrice, la peur qui rend inconscient, stupide, idiot, la peur qui déprime, la peur qui vit constamment. La peur qui rend malheureuse(x). La peur qu’on n’exorcise jamais.
L’expérience de (…) -
Paris — mercredi 25 juin 2008 — avec le café
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasUn mercredi car 28.
Souriez, c’est l’été. Quand l’été va tout va.
Ciel distingué, à la fois élégant et sans prétention. Pose ses doigts blancs et délicats, bien blancs, bien délicats et bien fins. Marchent à un train de sénateur de Sud-Ouest en Nord-Est.
Il fait bon, bon pour une journée d’été, bon pour aujourd’hui, peut-être encore un brin chaud, nous n’avons pas eu l’orage : il est en retard, il aurait du gronder, peut-être a-t-il grondé, on n’en sait rien.
On pourrait être en bord (…) -
Paris — Nuit du 24 au 25 juin 2008 — vers 2 h 58 et 39 secondes
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasÇa fait longtemps que je n’ai pas écrit dans cette rubrique là, et le fait que j’écrive ce texte aujourd’hui n’est sans doute pas un hasard. Enfin bref. Depuis un peu moins de dix jours que je n’ai pas écrit, l’été a pris ses quartiers dans notre capitale. La chaleur de ce 24 juin a été forte, sans toutefois être complètement étouffante : on connaîtra pire dans les mois qui viennent, certainement, mais ça fait longtemps. On n’est plus habitué. Et puis c’est un ciel lourd, qui sent l’orage (…)
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Sans-Titre IX
25 juin 2008, par Jérémie SzpirglasElle le précède dans le bar. C’est elle également qui s’adresse au serveur pour lui demander une table. Elle est fine et longue, brune sensuelle vêtue de noir, une jupe sobrement droite. Lui est derrière elle, la suit, n’ouvre pas la bouche, balaie la salle d’un regard méchamment viril, martial et prédateur — et un peu stupide aussi, borné surtout —, jette un coup d’œil au miroir pour s’assurer de l’effet de son entrée aux côtés de sa sirène. Le col remonté, il est plus petit qu’elle, (…)
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Sans-Titre I
24 juin 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il est promu à la direction du conseil en cravate par son patron bonhomme derrière son vaste bureau. Suite à une petite sÔterie pour fêter ça, ce cher patron s’étouffe et s’écroule. Il est mort.
Le lendemain, l’ambiance est morose. On cuve encore le pamplemousse de la veille. Les mines sont grises et fermées, les yeux ternes et les cravates (…) -
Sans-Titre I
24 juin 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Xavier est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il vient d’être promu à la direction du conseil en cravate par son patron bonhomme derrière son vaste bureau.
Quand il redescend parmi ses semblables, la nouvelle a déjà fait le tour des bureaux et ils l’accueillent tous à grands renforts de cravates multicolores jetées au plafond pour parfaire le tableau.
Pour fêter ça, on sabre la (…) -
Sans-Titre I
23 juin 2008, par Jérémie SzpirglasRésumé des épisodes précédents : Romain est un jeune homme discret, petit, qui habite un appartement étrange et polymorphe, et travaille en cravate. Il ne lui pas encore arrivé grand chose.
Un jour qu’il ne s’y attend pas, mais alors pas du tout, il est appelé en plein travail par le directeur de la boîte. Son bureau est au sommet de la tour, quarante intimidants étages au-dessus.
L’ascenseur est vide. Bizarre, normalement, y a tout le temps plein d’allers et venues entre les étages (…) -
13 juin 2008
18 juin 2008, par Jérémie SzpirglasEn discussion avec un type que je connais à peine, viens de rencontrer.
Il reçoit un coup de fil à propos d’un entretien qu’il doit donner — on lui demande le nom d’un auteur qu’il aime. Même s’il ne me connaît pas, comme il en a un peu rien à foutre de cet entretien et du type qui lui pose les questions au bout du fil (que j’identifie comme //) pourtant sur un ton sympathique, il veut donner le mien et me demande comment je m’appelle.
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Insomnie
18 juin 2008, par Jérémie Szpirglasagité — insomnie — bach
Calme apparent de mes angoisses. je suis paisible et quelque part quelque chose tourne, bascule. Bouscule.
Silence.
Silence familier.
Ce n’est pas n’importe quel silence. C’est le silence de mon stylo sur le cahier. C’est le silence intermittent de la mésange (enfin, mésange, qu’est-ce que j’en sais, moi) à peine éveillée au-dehors.
C’est le silence des draps en désordre, des violons endormis. C’est le silence des livres et des mots. Ceux qu’il est (…)