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Episode III
On voyage. On voyage encore, mais on ne passe plus les murailles — ce temps-l est derrière nous, aucun doute. On voyage, on déplace, on translate, on panorama, on rapproche, on change peu. À Paris aussi, qu’on aime tant pourtant, le regard glisse, ne s’attache plus, ou glisse encore, lentement, au coin d’une jupe, la galbure d’un talon. Allons donc au cinéma, le temps n’y passe pas plus vite, mais il est au moins meublé d’images et d’éclats, de graisse mémoire gavante et gavée.
L on y pourra voir quelque cosaque monté sur un cheval de sang dans la steppe balayé par la neige, combattant aguerri et incertain, sans cible sinon le désespoir d’un rouge perdant le nord.
Autant vouloir défendre d’indéfendable. Vouloir contenir la soif aveuglée de vengeance des foules. Une dernière fois, le couperet est tombé puis depuis s’est tu. Jusqu’ la prochaine barbarie.
Mais on arrive alors sur la France d’un autre temps, de rentier, de mariages consanguins, de monarchie de juillet, de bourgeois et d’artisan prenant chacun leur rôle, sans tragique dans l’individu, mais avec un souffle génial dès qu’un pas est pris. Père, colonel, révolutionnaires, négociant, Rastignac de tout poil. On n’en aura pas fini de si tôt avec tout ça.
Et le ravage, lui, poursuit sa course avec la même faim exsangue.
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