je lis
jeudi 29 juillet 2010, par
je lis
sans penser
je lis
sans se soucier du sens
je lis
sans essayer de comprendre
je lis
je me laisse porter, je me laisse charrier tel lourd alluvion par le courant tranquille du fleuve de ton verbe, sans regarder, sans prêter attention à autre chose que cette simple sensation de glisser, d’être porté, d’être supporté, de planer au-dessus en-dessous du sens, du beau, de l’équilibre
je lis
plutôt que de deviner perspective improbable, je laisse fuir au-delà mon regard myope, accommodant à l’infini, abandonnant à ce qui m’entoure le soin de se translater doucement par-devers moi, à mon insu, et de pénétrer mon esprit si le coeur lui en dit
je lis
j’avance, je le sais sans le savoir, nul effort n’est exigé, le déplacement m’est étranger autant qu’intérieur
je lis
j’ignore du haut de ma superbe et de mon ennui, le sens pourtant là qui s’impose à mes sens plus qu’à mon esprit
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