Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
L’incompréhension. C’est l’incompréhension qui domine.
Et, en même temps, un calme étrange. Par exemple s’agissant des colères et caprices des enfants : je les gère avec un zen que je ne me connaissais que rarement. Ce qui ne veut pas dire que j’arrive réfréner tous les mouvements d’humeur éruptifs, mais je m’étonne moi-même.
J’ai le sentiment de parvenir jouir de chaque moment avec eux. Chaque sourire, chaque élan de tendresse, envers moi ou les uns envers les autres.
Plus je lis des articles de presse généraliste ou médicale, plus je prends conscience de l’ampleur du phénomène. C’est surtout la lecture du mail de mon amie Claire, médecin Montpellier, et la longue conversation téléphonique que j’ai eue avec elle, qui m’a ouvert les yeux.
Me dire qu’on va être confinés. Dès ce soir sans doute.
Voir Laure partir ce matin m’a fait un énorme pincement au cœur. Comme si je la voyais partir au front — même si je sais que la comparaison est un peu abusive puisqu’elle n’est pas aussi exposée qu’un médecin, par exemple, et surtout qu’elle est en pleine santé et pas du tout dans les populations risque.
Jeter un coup d’œil par la fenêtre est une expérience déconcertante. D’un côté, des passants qui vaquent, ou semblent vaquer, normalement, leurs occupations. Parfois un masque sur le visage trahit une certaine inquiétude. Et puis il y a ce passant, l , qui s’arrête d’un coup, au milieu du trottoir, et l’on s’aperçoit qu’il fait la queue — une queue rallongée par l’espace d’un mètre que chacun laisse entre lui et le précédent. Ce qui fait que le magasin pour lequel tous ces gens font la queue est en réalité une dizaine de mètres plus loin.
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