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Lundi 30 mars
Un autre Kafkavirus
lundi 30 mars 2020, par
Alors voilà. On est dans le dur.
Laure est malade. Et si ce n’est pas le Covid-19, ça y ressemble diablement. Rien d’étonnant, au reste, eu égard à l’incurie qui règne dans son établissement hospitalier s’agissant de prévention des contaminations : absence de matériel, rappel des personnels à peine sortis de confinement symptomatique, difficultés intrinsèques d’une unité gériatrique cognitivo-comportementale (avec l’impossibilité évidente de confiner des patients déments ou séniles, ou de leur inculquer les gestes barrière)…
Elle est donc allée consulter notre médecin de famille qui, trop occupée à ses téléconsultations, a oublié qu’elle en avait quelques-unes de visu…
Mais là où Kafka remontre le bout de son nez, c’est pour le dépistage. Car Laure, en tant qu’hospitalière, a le droit de se faire tester. Et notre médecin le lui a prescrit. Mais où mais où ? Et les arcanes de l’administration en temps de crise se referme à nouveau sur l’innocente victime. Le numéro donné par la médecin est bien celui d’un laboratoire mais… c’est celui de l’hôpital de Trappes ! Donc à 25 km d’ici. Sachant que Laure ne conduit pas.
Étonnement de part et d’autre du fil : pourquoi donner un numéro comme celui-là ? Y aurait-il un autre laboratoire plus proche ? La dame de Trappes n’en sait rien. Propose de réserver un créneau quand même, ce que Laure décline.
Un peu plus tard, à la pharmacie, elle fait part de la chose à la pharmacienne, qui lui dit qu’il y a peut-être le laboratoire d’Ambroise Paré qui peut faire ça l’après-midi, mais elle n’est pas sûre. Ça change d’un jour sur l’autre…
L’arrêt signé par la médecin court jusqu’à mercredi et doit être prolongé si le test est positif. Une course contre la montre s’engage. Va-t-on réussir à faire le test avant ?
(musique menaçante)