Mercredi 13 mai

Hier soir, j’ai versé mon sang pour la patrie.
Littéralement.
Et mon sang sauvera le monde.
Oui, oui. Parfaitement. Grâce � mon sang, le monde sera sauvé.
Bon, j’avoue, ce n’était que quelques gouttes. Et mon sang ne suffira pas � lui seul � sauver le monde.
Mais quand même, ça fait quelque chose de se sacrifier ainsi pour le salut de l’humanité !
Voici les faits : depuis quelques années maintenant, je fais partie de plusieurs cohortes, dont les données de santé (entre autres) servent aux scientifiques et notamment � la recherche médicale.
Dans les circonstances actuelles, mes co-cohortes et moi-même avons bien s� »r été mis � contribution. Outre quelques questionnaires auxquels il nous faut répondre presque tous les mois, il nous a été proposé de donner quelques gouttes de sang, afin d’établir notre statut sérologique au sujet du SARS-COV-2. Cinq gouttes de sang, réparties � l’intérieur de cinq petits cercles pointillés sur un papier buvard blanc cassé. J’imagine donc que cinq tests seront réalisés, afin de distinguer le plus spécifique et le plus sensible.
Je n’ai pas été testé par PCR pendant que j’étais malade — souvenez-vous, ces tests étaient rares et réservés � un certain public dont je ne fais pas partie. Mais j’ai, selon mon médecin, très probablement contracté la maladie. J’imagine que les résultats de ces tests sérologiques seront donc particulièrement précieux.
Donc, j’ai donné mon sang, et mon sang sauvera le monde.
CQFD.
Vous pouvez soumettre vos propositions pour l’établissement du culte idoine. Elles seront méticuleusement examinées par un comité choisi par mes soins. Une attention particulière sera accordée aux aspects artistiques de la liturgie, qu’ils soient architecturaux, poétiques, picturaux, musicaux et représentationnels. Tout est possible, du plus austère au plus exubérant ! N’hésitez pas � lâcher la bride � votre imagination !