Le froid intense installé depuis peu — erratiquement accompagné de quelques ciels plus lourds que d’autres — éclaircit la tiédeur de nos perceptions.
Il y a dans ma vie un bourdonnement incessant qui ne se calme qu’en d’exceptionnels moments — nuit avancée, silence du sommeil des autres, tranquillité forcée de la ville.
Bourdonnement sonore, naturellement, lumineux aussi — si rare est l’obscurité complète dans la ville contemporaine, gâtée d’éclairage public de jaune sale, de phares (…)
Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Articles les plus récents
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Paris — 11 janvier 2010 — 18h38
11 janvier 2010, par Jérémie Szpirglas -
Ccilhés
11 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasAdmirable extase ! Sur l’étang qui passe, tu flottes en majesté, blanche et pure, tu brilles d’autorité face à la nue qui te sourit. Tu n’as que ce choix, d’un vol d’azur et de grâce, abandonnant derrière toi tout rêve d’intime ou d’intérieur, de corridors étroits et de colimaçons malaisés. Tu vas droit, jamais ne tourne ou ne détourne ton regard, devinant seulement les fosses ardentes qui parsèment de droite ou de gauche et tenteraient tout coeur plus faible.
Ton esprit est vierge — quel (…) -
Vie de
9 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasVie de séducteur, vie de collectionneur, vie de buveur et d’ivrogne, jour de fête, soir de plaisir, nuit de débauches et de paresses, vie d’opulence, vie de c’est Byzance, palais des papes, vie de contrition et de douleurs, vie d’erreurs et d’errances, vie de jeu, vie de je et puis moi, vie de guerre, de violence et d’herbe grise, vie d’amour et d’eau fraîche, vie d’harmonie, vie de torture, vous l’avez vu ?
Non ?
Inutile alors, d’aller plus loin, d’égrener ses vies et ses vices, ses (…) -
spectacteur
8 janvier 2010, par Jérémie Szpirglasspectacteur de ma vie
perdu dans la ville
à l’affut du moindre indice
bien loin d’Ariane et son fil
errer de lit en lie
demeurer intranquille
dans l’attente du sens
se dire qu’il ne viendra pas -
Quel ennui ! (comme dirait l’autre)
7 janvier 2010, par Jérémie SzpirglasC’est étrange, cet enthousiasme qui prend soudain tout un chacun en fin d’année, cette joie dans les yeux à fêter la nouvelle année — à ignorer, ou du moins écarter, la réalité du non-changement pour entrer plein d’un illusoire espoir dans ce qui ne sera somme toute qu’un peu plus de quotidien, d’habitudes prises, de répétitions, d’erreurs et frustrations sempiternelles.
Mais ne soyons pas si pessimistes ! Gageons que cette nouvelle révolution immobile de notre planète autour de notre (…) -
"Langage viscéral"
17 décembre 2009, par Jérémie Szpirglas« Et ce que Roland Barthes nomme style, langage viscéral, instinctif, langage qui adhérerait à notre intimité secrète, cela donc qui devrait nous être le plus proche, est aussi ce qui nous est le moins accessible, s’il est vrai que, pour le ressaisir, nous devrions non seulement écarter le langage littéraire, mais encore rencontrer, puis faire taire la profondeur vide de la parole incessante, ce qu’Éluard a peut-être visé quand il dit : poésie ininterrompue. »
Maurice Blanchot, La (…) -
Des œuvres et des hommes
15 décembre 2009, par Jérémie Szpirglas"Les œuvres devraient donc jouer le plus grand rôle. Mais en est-il ainsi ? Nullement. Ce qui attire l’écrivain, ce qui ébranle l’artiste, ce n’est pas directement l’œuvre, c’est sa recherche, le mouvement qui y conduit, c’est l’approche de ce qui rend l’œuvre possible : l’art, la littérature et ce que dissimulent ces deux mots. De là que le peintre, à un tableau, préfère les divers états de ce tableau. Et l’écrivain souvent désire n’achever presque rien, laissant à l’état de fragments cent (…)
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Faux et usage de faux
15 décembre 2009, par Jérémie SzpirglasFaux mouvement, faux ami, faux frère, fausse alarme, faux problème, faux cuir (véritable), faux nez, faux cul, faux-fuyant, faucheuse, faux-semblant, fausse logique, fausse route, fosse d’orchestre, fosse commune, fausse promesse, Faux airs, faussaires, fautif, faux seins, fausses dents et dents faussées, voix de fausset, porte-à-faux, peu s’en faut, faute de goût, c’est faux.
Faudrait voir à voir à m’laisser tranquille. -
Improvisation
15 décembre 2009, par Jérémie SzpirglasFado dont Rémi facile a doré la mie, sans bémol ni béchamel, ainsi court le veau farci de sornettes. Que voulez-vous, certains sont sains, oeufs sinon ours...
Et ça court et ça vibre encore, tout au fond, où rien ne se peut taire, où l’on s’habitue au débit (de poisson), où l’on se fait à cette voix qui ne veut plus rester discrète, qui ne veut plus s’étouffer, murmurer, où peu lui chaut que sens s’y fasse ou que té la redresse.
Ça fraise, ça tourne, vvvvite, wwwwite (ça wwwiffle !), (…) -
"Enfoncement dans le désespoir"
10 décembre 2009, par Jérémie Szpirglas"Enfoncement dans le désespoir d’un écrivain qui n’écrit pas." (p. 325)
"Le roman dévore aujourd’hui toutes les formes ; on est à peu près forcé d’en passer par lui. Cette étude sur la destinée d’un homme qui s’est nommé Hadrien eût été une tragédie au XVIIe siècle ; c’eût été un essai à l’époque de la Renaissance." (p. 340)
"Faire de son mieux. Refaire. Retoucher imperceptiblement encore cette retouche. « C’est moi-même que je corrige, disait Yeats, en retouchant mes oeuvres. »" (p. (…)