Un Whisky, double, sans glace. Un autre. Et encore un autre. Ne sert à rien. Noyer dans l’alcool. J’ai pu faire ça, dans le temps. Les médocs aus-si. Médicaments : pilules blanches, bleues, inertes, abruties. Encore un peu d’alcool, une petite pilule que je ne connais pas et encore un verre. Aujourd’hui c’est inutile, je le sais. Je sais bien que ça ne marchera pas. Ça ne me fait même pas plaisir. À quoi bon continuer ?
-- Where are we ?
-- What do you mean ?
-- Where are we ? Which (…)
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Histoire de Stuart — II
22 décembre 2008, par Jérémie Szpirglas -
Histoire de Stuart — I
22 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasNEW YORK CITY
Je rentrais de l’hôpital. Une semaine auparavant, mon médecin m’avait regardé avec des yeux vides et tristes, avait pris une pause trop compassée pour être solennelle puis avait lâché la sentence la plus terrifiante de toutes :
« C’est inquiétant. Je voudrais vous faire faire quelques analyses sup-plémentaires, dont une IRM du cerveau. Tout ça m’inquiète vraiment. »
J’étais sujet à des étourdissements. J’avais des flashs devant les yeux et, souvent, mes oreilles (…) -
Histoire de Marc — I
22 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasBonjour, je m’appelle Marc. Ce roman parle de moi et raconte mon histoire.
L’AUTEUR — Hé ho ! Tu trouves pas que t’abuses un peu : ce roman, c’est mon roman.
MARC — Et depuis quand ce serait ton roman ?
L’AUTEUR — C’est moi qui ai eu droit au premier chapitre, non ? J’étais là en premier, premier personnage à avoir la parole, tout ça, c’est à propos de moi. Ça raconte MA tragédie. Non mais sans blague.
MARC — Ça ne veut rien dire : je pourrais te citer des dizaines de romans où le (…) -
Histoire de l’auteur — I
18 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasCette pièce ne ressemble en rien à l’image que je me faisais d’une cellule. Ressemble davantage à une chambre d’hôpital. D’hôpital psychiatrique pour être exact. Vu mon présent état de stupéfaction cela n’aurait rien d’étonnant. Je me demande en effet si je ne suis pas fou, si je n’ai pas perdu tout sens des réalités.
Quatre murs blancs. Pas vraiment sales, seulement grisés par la condensation des centaines de respirations de ceux qui m’ont précédé. La lumière du jour entre par une fenêtre (…) -
Carnet(s) IV
18 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasL’une des scènes sera : elle rentre dans une librairie, ouvre un livre qui traite du sujet, le fragment s’ouvre sur les premières lignes du texte entre guillemets. Encore un libre écrit sur l’autre (proximité orthographique livre-libre — surtout quand on pense que « b » est « v » sont souvent, et dans quelques langues, interchangeables — livre espace de liberté).
Ils ont trois enfants : une grande fille, maintenant adulte avec des enfants à son tour, qui entretenait avec son père une (…) -
II
18 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasSon fils a grandi, et c’est peut-être ce qui lui fait le plus de mal. Non qu’elle soit malheureuse de cette croissance, de constater chaque jour combien il devient plus fort, plus beau, de constater chaque jour qu’il devient, de le voir devenir un homme. Mais justement, dans un éclair chaque matin, elle ne le voit pas devenir un homme, elle le voit devenir lui, l’autre. Elle entend sa voix devenir la voix de l’autre, qu’elle entend encore incessamment. Elle sursaute, et le sentiment (…)
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I
7 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasLes histoires qu’on a mille fois racontées, à tous les journalistes et écrivains qui les demandent — la rencontre, la séduction, les moments forts de création de l’artiste, les derniers jours — ah, les derniers jours, cette larme qu’on a toujours, dont on n’arrivera jamais à se débarrasser, ce sanglot dans la voix « le lendemain, c’était fini », qui fait désormais partie du rituel, presque mécanique, comme le transcendant de l’élévation —, les dernières heures. Le quotidien aussi, embelli (…)
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Carnet(s) III
5 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasIl est là sans être là, il est mort mais continue d’agir, inscrit dans notre conscience collective, et plus encore dans la conscience de ses proches.
Bah voilà un sujet, certes annexe, et pas tout à fait au cœur du problème, au cœur de Gainsbourg, mais que fait le conjoint qui survit à un personnage de cette envergure ? Passé le choc de la mort, passé le deuil — peut-on d’ailleurs vraiment faire ce deuil de la même manière que les autres le font ? non, sans doute —, après 10, après 20 ou (…) -
Carnet(s) II
4 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasDans quoi me suis-je embarqué ? C’est à la fois génial, excitant au plus haut point, et je me sens complètement noyé par tant de choses, tant d’informations, tant d’histoires. Par le mythe.
Le Mythe.
Le Mythe Gainsbourg. (Mythe, quel mot !)
En lambeaux autour de l’absence.
Ou du vide.
(Ce qu’en disait S.) : la tentation de projection, la projection inconsciente presque systématique que chacun fait sur lui s’approche finalement de cette notion de mythe.
Mythe. Le Mythe Gainsbourg. (…) -
Et si
3 décembre 2008, par Jérémie SzpirglasPlus d’œufs, plus de prudence ou de petits pas. On se jetait à présent dans une nouvelle relation comme vierges de tout passé, défaits du poids des déceptions et malheurs des expériences précédentes. Remplis d’espoirs, sans arrière-pensée — tout simplement parce qu’il n’y en avait pas. Etions-nous plus sensibles ? Plus passionnés ? Ou moins, justement. Ou était-ce seulement de surface, le masque qu’on met, pour essayer d’avancer, et se cacher à soi-même l’évidente tragédie du monde ?